16 mars 2010 2 16 /03 /mars /2010 23:43

Thee Vicars - Psychotic Beat !Thee Vicars -
Psychotic Beat !

(Dirty Water 2009)

 

Derniers venus de la prolifique scène du Medway en Angleterre (une sorte de triangle des Bermudes garage-rock situé dans le Kent, au sud de l'Angleterre), Thee Vicars publient avec cet ébouriffant Psychotic Beat ! leur deuxième album en deux ans.

 

Le précédent, Back On The Street, était une décharge d'adrénaline pure, une demi-heure de garage-punk adolescent mal dégrossi mais diablement efficace. Psychotic Beat ! dévoile une certaine maturation dans le son du groupe qui s'appuie désormais beaucoup sur ses racines blues pour proposer un rock garage bluesy dans la veine des Yardbirds période Clapton ou des Shadows Of Knight.

 

Portés par un duo de guitaristes au jeu précis et au son idéal, Thee Vicars alternent scies garage à trois accords ("The Man Who Lived Next Door", "What's The Latest", "You Lie", "Feel So Good") et morceaux frénétiques à la rythmique beat bondissante ("Baby Come On Home", "The Beat"). Si ce genre de morceaux est assez attendu dans tout album garage qui se respecte, il est un domaine où Thee Vicars terrassent tous leurs concurrents : le  rhythm & blues. Sur des morceaux tels que "Mr Operator", "Monkey Mess", "Last Night" ou "Yeah Yeah" Thee Vicars jouent le blues comme les Rolling Stones, Pretty Things ou Kinks l'envisageaient en 1964, avec fraîcheur, enthousiasme et un certain allant.

 

Cet assemblage de morceaux tous aussi bons les uns que les autres fait de Psychotic Beat ! un de nos albums préférés de l'année écoulée. Un voyage dans le temps auquel on aime replonger de temps à autre, lorsque le besoin d'écouter du vrai rock'n'roll se fait sentir. L'Angleterre se serait-elle trouvée de nouveaux héros ?

 

 

 

 

Tracklisting

 

1 Baby Come On Home *

2 What’s The Latest?

3 Mr Operator

4 You Lie *

5 Monkey Mess

6 Last Night *

7 The Beat *

8 Come On Stomp!

9 The Man Who Lived Next Door

10 Yeah Yeah

11 Feel So Good *

12 Almost There

 

Le MySpace du groupe : www.myspace.com/theevicarsuk

 

 

 

 

Vinyle :

 

Qui a dit anachronique ?

Thee Vicars - Psychotic Beat !

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16 mars 2010 2 16 /03 /mars /2010 11:28

Strange Boys - Be BraveStrange Boys -
Be Brave

(Rough Trade 2010)

 

A peine plus d'un an après la sortie de leur premier album ...And Girls Club qui nous avait énormément plu, les Strange Boys d'Austin, Texas sont de retour avec quelques changements dans leur besace. Signe de la popularité nouvelle du groupe, Be Brave bénéficie d'une vraie sortie internationale, le groupe étant désormais sur le roi des labels indépendants, Rough Trade. En quittant In The Red le groupe s'est quelque peu éloigné de sa formule garage-rock puriste pour s'ouvrir vers de nouvelles sonorités (saxophone et  piano notamment, rien de révolutionnaire mais un univers nouveau pour le groupe), et a quelque peu modifié son effectif pour y parvenir. Exit donc Matt Hammer, le batteur avec qui Ryan Sambol avait fondé le groupe en 2001 (alors en duo) pour de nouveaux venus tels Seth Densham et Jenna Thornhill-DeWitt, ex-membres du défunt groupe garage californien Mika Miko.

 

L'album, très attendu par les amateurs de rock garage minimaliste, déroute parfois par son inattendu côté folk-rock et ses mélodies pop. Plus facile d'accès que le précédent, Be Brave est un album de pop sixties empli de belles chansons, telle l'ouverture "I See" portée par un harmonica dylanien et un carillon qui lui donne des atours de comptine. La voix de Ryan Symbal, toujours aussi éraillée, porte une mélancolie qui donne une intensité incroyable à ses morceaux tout au long de l'album. Be Brave contient deux faces distinctes : en début d'album, le groupe déploie son garage-rock délicat dans une ambiance ensoleillée. On retrouve les Strange Boys tels qu'on les connaissait sur ...And Girls Club : un groupe au groove patchouli irrésistible, héritier des Shadows Of Knight et autres amateurs éclairés. Le single "Be Brave" et son improbable solo de saxophone, la complainte "Da Da" et la formidable "Night Might" répondent à cette description.

 

L'album avançant, les morceaux deviennent de plus en plus folk. Cette mue commence avec "Friday In Paris" où le groupe tente d'atteindre le son mercuriel de Highway 61 Revisited (cet orgue!), puis le tempo ralentit avec "Between Us", annonçant une fin d'album de plus en plus dépouillée et acoustique. "Dare I Say", "All You Can Hide Inside", "You Can't Only Love When You Want" sont des complaintes folk dans lesquelles Ryan Sambol miaule plus que jamais. Le fond de la dépression est atteint avec "The Unsent Letter" et son piano hanté. Sambol n'apparait plus comme le chanteur malicieux de …And Girls Club, mais comme un jeune homme troublé. La face B de l'album s'achève ainsi dans une impression de langueur et de tristesse qui soulève quelques interrogations quant à la direction future du groupe. Les Strange Boys sont ils encore un groupe de rock ?

 

Un morceau ici symbolise la dualité de cet album, tantôt rock, tantôt folk : "A Walk On The Beach" commence comme une ballade triste avant d'accélérer, laissant le groupe déployer sa dynamique particulière. Difficile de ne pas avouer que c'est cette deuxième facette qu'on préfère chez le groupe. Be Brave nous frustre ainsi par la faible quantité de chansons rock'n'roll et la profusion de morceaux acoustiques sanglotant qui plombent la fin d'album. Pas de quoi crier au gâchis – car la qualité d'écriture ici est largement au-dessus de la moyenne –, juste de quoi râler un peu pour les fans qui attendaient des Strange Boys le premier grand album de la décennie. On patientera encore un peu.

 

 

 

 

Tracklisting :

 

1. I See *
2. A Walk on the Bleach *
3. Be Brave *
4. Friday in Paris
5. Between Us
6. Da Da
7. Night Might *
8. Dare I Say
9. Laugh at Sex, Not Her *
10. All You Can Hide Inside
11. The Unsent Letter
12. You Can't Only Love When You Want To

 

 

Un player pour écouter l'album en streaming :

 

 

 

Vidéo :

 

"Be Brave"

 

 

 

 

Vinyle :

 

Strange Boys - Be Brave

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12 mars 2010 5 12 /03 /mars /2010 14:07

The Brian Jonestown Massacre - Who Killed Sgt Pepper?  

The Brian Jonestown Massacre -

Who Killed Sgt Pepper?

(2010 ; Differ-Ant)


 

    Enregistré en Allemagne et en Islande, ce nouvel album de Brian Jonestown Massacre propose un nouveau voyage dans un monde complexe et dérangé, celui qu’Anton Newcombe laisse entrevoir à ses auditeurs depuis une vingtaine d’années, en enchaînant les productions musicales aussi diverses que surprenantes. Une nouvelle fois, le résultat final est foisonnant et pléthorique : Who Killed Sgt Pepper ?, douzième album de son groupe, propose treize pistes en soixante-treize minutes (avec les cinq pistes bonus, le total atteint allègrement une heure quarante de musique). Quatorze ans après la sortie de Their Satanic Majesties’ Second Request, le groupe d’Anton Newcombe, dont la composition a énormément évolué depuis ses débuts, poursuit sa relecture des classiques de la musique psychédélique anglaise, en assurant pour son disque le titre de pochette de l’année.

 

    Définitivement ingérable, capable du meilleur comme du pire, Anton Newcombe, dont le trajet a été suivi par un public qui s’était un peu élargi grâce à la sortie du film documentaire Dig ! (2004), a rapidement repris sa route dans un relatif anonymat. Même parmi ceux qui parlent de lui, peu nombreux sont ceux qui écoutent ses albums, tant son œuvre paraît indéchiffrable. Le talent est là, brut, incontrôlé... Les excès et l’autosuffisance aussi, qui ont eu pour conséquence de rendre impossible une carrière un tant soit peu linéaire. Il est impossible d’estimer précisément ce que Black Rebel Motorcycle Club, Warlocks et autres Dandy Warhols doivent à Newcombe. Alors que ces trois groupes ont connu des fortunes diverses après avoir eu leur moment de gloire, Brian Jonestown Massacre reste en marge de la scène contemporaine.

 

    Le disque commence sur des bases impressionnantes – les premiers morceaux sont hypnotiques et percutantes, en particulier « The Heavy Knife » qui est un véritable classique instantané, une piste de rock efficace aux riffs marquants et à la rythmique implacable. « Let’s go fucking mental » est également un bon morceau, sous la forme d’une variation entêtante basée sur un chant de supporters de foot anglais (qui semblent avoir été traumatisés par autre chose que l’étude assidue de l’œuvre de Locke). Malheureusement, le disque possède aussi des longueurs qui rendent son écoute difficile : « White Music » porte bien son nom, et son écoute répétée est plus ou moins inenvisageable (Newcombe semble reprendre le concept de Metal Machine Music de Lou Reed, dont son auteur avait dit « c’est un album qui n’est pas fait pour être écouté en entier »). Le disque est pourtant excellent, et mérite qu’on s’y attarde : « The One », « Super Fucked » et « Our Time » sont des pistes qui confirment l’incroyable créativité de Newcombe. Chantée en Russe, « Detka! Detka! Detka! » est une chanson extraordinaire, qui apparaît comme un point d’ancrage au milieu de l’album ; le signe éclatant de l’excellence de Brian Jonestown Massacre, et qui résume bien le trajet et les productions du groupe : étrange, incompréhensible (sauf si vous êtes Russe, dans ce cas précis), et fascinant.

 

    Rien d’étonnant à cette affirmation : le sentiment d’inachevé est celui qui prédomine après l’écoute de Who Killed Sgt Pepper ?... L’ensemble est difficile à cerner, tant les styles revisités et les instruments utilisés sont variés : il existe un monde d’écart entre « Some Place Unknown » , « » et « Felt Tipped-Pen Pictures Of UFOs », la piste qui clôt l’album par une dizaine de minutes basées sur des collages d’une interview de John Lennon (ses explications après le scandale causé aux Etats-Unis par sa phrase ‘‘The Beatles are bigger than Jesus’’), sur un fond de musique lancinante et mélancolique. Ce n’est pas une surprise, ce nouvel album de Brian Jonestown Massacre n’a apporté aucune réponse à la question habituelle : qu’adviendra-t-il d’Anton Newcombe ? Notre époque – ou notre planète – ne sachant décidément pas que faire d’un tel artiste, Newcombe trouvera peut-être une gloire posthume. Loin de la gloire ou de la reconnaissance que devraient lui valoir son talent, il poursuit sa route sans se retourner... Le reste du monde devra se débrouiller pour suivre.

 

 

 

Liste des chansons :

  1. Tempo 116.7 (Reaching For Dangerous Levels Of Sobriety)
  2. The Heavy Knife*
  3. Lets Go Fucking Mental (Melodica Mix) *
  4. White Music
  5. This Is The First Of Your Last Warnings (Icelandic Version)
  6. This Is The One Thing We Did Not Want To Have Happen *
  7. The One *
  8. Someplace Else Unknown
  9. Detka! Detka! Detka! *
  10. Super Fucked
  11. Our Time
  12. Feel It (Of Course We Fucking Do)
  13. Felt Tipped-Pen Pictures Of UFOs *

Le Myspace du groupe : www.myspace.com/brianjonestownmassacre



Vidéo :

"Tempo 116.7"



"Heavy Knife"

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11 mars 2010 4 11 /03 /mars /2010 11:31
Bilan Planetgong 2009

Cliquez sur le général Burnside pour écouter la playlist 2009 « Irreparabile tempus fugit. Chaque année, la roue du temps semble tourner toujours plus vite, et, de son inaltérable mouvement, elle écrase sans pitié les souvenirs heureux et les visages aimés. Chaque nouvelle année apporte son lot de souffrances, de pleurs et de tristesse, ne laissant aux faibles mortels que peu d’espoir de vivre dignement… »

 

Ainsi parlait ma concierge, avant de retourner, la tête basse et le dos voûté sous le poids des ans, à son courrier en retard, à son aspirateur flambant neuf et à son magazine télé, en murmurant dans sa pilosité sub-labiale « bon, c’est pas tout, mais avec ça je sais toujours pas si mon René il va préférer du jarret de bœuf ou de la blanquette ce soir, moi ». Laissant considérations philosophico-gastronomiques et désespoir à la conciergerie, je relevai la tête et repris mon chemin en songeant à Jay Reatard et à l’année écoulée.

 

(fin de l’introduction lyrique)

 

Réjouissez-vous, amis lecteurs, voici la rétrospective PlanetGong que vous attendiez tous, à peine en retard (qui a dit : « comme d’habitude ? »). 2009 fut une année riche de bons et de mauvais disques, et comme il serait trop long de faire la liste de ceux qui étaient mauvais, concentrons-nous sur les bons.

 

Cliquez ici pour lancer la playlist PlanetGong 2009

 

 

 

A oublier / les fautes de parcours / Les disques inutiles

 

1990sKicks (Rough Trade)

AIRLove 2 (Record Makers)

The BishopsFor Now (Boxson)

The Dandy Warhols - …Are Sound (Beat The World)

The Dead WeatherHorehound (Third Man)

Bob Dylan - Together through life (Columbia)

Bob Dylan - Christmas In The Heart (Columbia)

EelsHombre Lobo (Vagrant)

Franz FerdinandBlood (Domino)

JetShaka Rock (Real Horrorshow)

MuseThe Resistance (Warner)

The PaddingtonsNo mundane options (Mama Bear)

Iggy Pop - Préliminaires (Astralwerks)

The RakesKlang! (V2)

Regular JohnThe Peaceful atom is a bomb (Difrnt)

The Towers of LondonFizzy Pop (Vibrant)

The Von BondiesLove, Hate and then there’s you (Majordomo)

The ViewWhich Bitch? (1965)

WolfmotherCosmic Egg (Modular)

Yeah Yeah YeahsIt’s Blitz (Interscope)

 

 

Agréable / acceptable / peut mieux faire :

 

A Place To Bury StrangersExploding Head (Mute)

Arctic MonkeysHumbug (Domino)

Art BrutArt Brut vs Satan (Cooking Vinyl)

Dan AuerbachKeep It Hid (Nonesuch)

Band Of SkullsBaby Darling Doll Face Honey (Shangri-La)

Baby WoodroseBaby Woodrose (Bad Afro)

Brendan BensonMy old, familiar friend (ATO)

The Blue VanMan Up (TVT)

ChicrosRadio-transmission (Discograph)

Graham CoxonThe Spinning Top (Transcopic)

CrocodilesSummer of Hate (Fat Possum)

Danger Mouse & Sparklehorse - Dark Night Of The Soul

Franz FerdinandTonight: Franz Ferdinand (Domino)

Charlotte Gainsbourg - IRM (Because)

God Help The GirlGod help the girl (Matador)

The Jim Jones RevueThe Jim Jones Revue (Differ-ant)

The Kingsbury ManxAscenseur ouvert (Odessa)

LocksleyDon’t make me wait (Minimum)

The LovetonesDimensions (Planting Seeds)

Thee Oh Sees - Help (In The Red)

Radio MoscowBrain Cycles (Alive)

The RevellionsThe Revellions (Dirty Water)

The RiflesGreat Escape (679 recordings)

Satan’s PilgrimsPsychploitation (SP Records)

Thomas FunctionIn the Valley of Sickness (Fat Possum)

The WeakendsThe Weakends (Rob’s House)

 

 

A retenir / Les valeurs sûres / Les découvertes

 

Amen DunesDia (Locust)

Ancient SkyAncient Sky (Sons Of Vesta)

Birds of AvalonUncanney Valley (Volcom Entertainment)

Black HolliesSoftly towards the light (Ernest Jennings)

Black Lips200 Million Thousand (Vice)

Box Elders - Alice And Friends

Brimstone HowlBig Deal. What’s he done lately? (Alive Records)

Cut In The Hill GangHung Up (Stag-O-Lee)

The DaddsIdées choc et propos chics (Green Cookie)

Peter DohertyGrace/Wastelands (Rough Trade)

The Dolly Rocker MovementOur Days Mind the Tyme (Off the hip)

El GoodoCoyote (Grease)

The Flaming LipsEmbryonic (Warner)

Fresh and OnlysThe Fresh & Onlys (Woodsist)

The HorrorsPrimary Colours (XL)

KasabianWest Rider Pauper Lunatic Asylum (Sony)

Let's WrestleIn the court of the wrestling let’s (Stolen Recordings)

Neil’s ChildrenX.Enc (Structurally Sound)

ObitsI blame you (Sub Pop)

Brian OliveBrian Olive (Alive)

Howard Elliott PayneBright Light Ballads (Move City)

Jay ReatardWatch Me Fall (Matador)

Ty SegallLemons (Goner)

Strange BoysAnd Girls Club (In the Red)

Tyvek - Tyvek (Siltbreeze)

Thee Vicars -  Psychotic Beat (Dirty Water)

Vivian GirlsEverything Goes Wrong (In The Red)

 

 

Artistes dont les disques n’ont pas été chroniqués et qui ne le seront certainement pas :

 

Firecracker, Ganglians, Girls, Hunches, Mesmer, Kurt Vile, Pink Mountaintops, Wolves In The Attic, Richard Hawley, BB Brunes, Plasticines, Sleepy Sun et beaucoup d'autres...

 

 

Artistes dont les disques n’ont pas été chroniqués, mais qui le seront sans doute :

 

Tim Cohen, White Denim.

 

 

 

Et enfin...

Pour ceux encore plus en retard que nous, la playlist planetgong 2008 est également disponible, ici.

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9 mars 2010 2 09 /03 /mars /2010 16:33
Desolation Row 2009. Vol.2

 

Mars 2010... le moment n'est-il pas parfaitement choisi pour achever le bilan des mauvais disques de l'année 2009? "Pas du tout", nous répondriez-vous sans doute, avant d'enchaîner par quelque chose de vexant dans le genre de "vous êtes salement à la bourre, comme d'habitude."

 

Que cela soit clair: dans l'hypothèse où cette conversation se produirait, vous n'auriez pas tort.

 



 Blakroc

BLAKROC : Blakroc

Quand un des meilleurs groupes de blues s'associe à une flopée de rappeurs, il en résulte un album qui n'a réjoui ni fans des Black Keys, ni amateurs de hip-hop. Un croisement intéressant, mais qui manque tout simplement de vrais bons morceaux pour tenir la distance.

 Julian Casablancas

JULIAN CASABLANCAS : Phrazes For The Young

La pochette magnifique, où Casablancas pose en monarque blasé dans un décor à la Phantom Of The Paradise, laissait augurer un album décadent et délicieusement outré. Las, si un ou deux morceaux au mauvais goût assumé réjouissent ("Out Of The Blue" notamment), l'album de JC est bien trop sage pour réellement fasciner. Casablancas voudrait se donner une image d'excentrique un peu fou à la Todd Rungren, il se dévoile ici comme un musicien doué, mais trop calculateur pour convaincre.

The Love Me Nots

THE LOVE ME NOTS : Upsidedown Insideout

Canada Dry. On parle assez de ce groupe ailleurs pour que nous ayons besoin de le faire; ce combo ne serait-il pas surestimé ? La démarche paraît honnête, malheureusement aucune chanson n'est réellement convaincante.
 The XX


THE XX : The XX

Le revival 80s continue. Cette année, The XX ont dépoussiéré le cadavre de la dream pop avec leur premier album minimaliste. Surexposés dans des médias trop contents de trouver quatre anglais vêtus de noir et faisant la gueule au milieu de tous ces groupes joyeusement fluo, The XX est devenu le groupe préféré des faux-dépressifs et des poètes maudits de pacotille. Pas de bol pour eux. Avec la hype qui les entoure, le retour de bâton s'annonce violent et l'avenir difficile, on espère désormais que leur succès ne poussera pas les Cocteau Twins à se reformer.

 Them Crooked Vultures

THEM CROOKED VULTURES :
Them Crooked Vultures

Josh Homme - John Paul Jones - Dave Grohl : un super groupe ? Probablement. Quoiqu'il en soit, leur premier album est un disque inutile, qui n'est ni bon, ni bon. Vivement que le soufflé retombe.

 Broadcast and The Focus Group

BROADCAST AND THE FOCUS GROUP :
Investigate Witch Cults of the Radio Age

Hype, hype, hype. Après le succès critique d'Animal Collective, les groupes électroniques ont le vent en poupe. Avec une quantité de drogue et d'alcool suffisante, ce disque pourrait éventuellement être apprécié par certaines personnes. Les tristes rédacteurs de ce site n'ont sans doute ni assez bu, ni assez consommé de stupéfiants pour parvenir à ce point.

 Gong - 2032

GONG : 2032

S'il y a un site au monde où on aurait dû accueillir avec enthousiasme la sortie d'un nouvel album de Gong, c'est bien ici. Malheureusement, la discographie intéressante du groupe s'est arrêtée il y a bien longtemps. En ces temps de perdition et de troubles métaphysiques, il est bon de savoir Daevid Allen sur les routes; pour ce qui est d'acheter ce nouvel album de Gong, c'est différent.

 The Warlocks - The Mirror Explodes

THE WARLOCKS : The Mirror Explodes

Ce disque n'a rien à faire dans cette liste; Eric aurait dû en faire la chronique depuis le mois d'octobre.

 

DEVENDRA BANHART : What Will Be

Depuis Nino Rojo et Rejoicing in the Hands, beaucoup d'espoirs et d'enthousiasme accompagnaient Devendra Banhart. Malheureusement, 2009 l'a vu apparaître calmé et étonnamment consensuel, malgré un choix de moustache excellent.

 Ripchord

RIPCHORD : Beginner's Luck

Parfois au détour d'un riff de guitare bien troussé ou d'une mélodie agréable, on se laisse avoir par un morceau. Le single "Lock Up your Daughter" nous fit espérer un groupe anglais qui puisse être acceptable en ces temps de débâcle britannique. Erreur, l'album est incroyablement mauvais. Sale temps pour les rosbifs.

 De Staat DE STAAT : Wait For Evolution
Qu'est-ce que cet album fout ici ? On n'en sait rien non plus. Les voies du téléchargement nous emmènent parfois vers des disques qui nous inspirent au mieux quelques écoutes respectueuses, au pire un zapping immédiat et affligé. Avec De Staat et son mauvais album, rendons hommage à tous les trucs que n'aurions jamais écouté si Internet n'existait pas, et qui disparaitront de notre existence au prochain nettoyage de disque dur, promis.
  Bob Dylan - Christmas In The Heart BOB DYLAN : Christmas In The Heart
1975 est la dernière année au cours de laquelle Dylan avait sorti deux albums solos. Les disques en questions s'appellaient Blood on the tracks et Basement Tapes. 2009 a vu Dylan sortir deux albums inutiles, dont celui-ci, un recueil de chants de Noël qui semblent avoir été interprétés par un Grinch alcoolique en perdition totale.
   
  Pour ceux qui l'auraient raté, le Volume 1 est ici :
http://planetgong.over-blog.com/article-34194601.html
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3 mars 2010 3 03 /03 /mars /2010 13:18

Ancient Sky - Ancient Sky Ancient Sky -

Ancient Sky

(2009 ; Perpetual Motion Machine / Sons of Vesta)

 

    En sept pistes et moins de quarante minutes, les quatre membres d’Ancient Sky ont écrit un des albums les plus singuliers de l’année 2009, marqué par des influences de nombreux groupes seventies – l’approche sonore du groupe est ainsi clairement situé dans la tradition heavy-psych du début de la décennie 1970. Près de quarante ans plus tard, Ancient Sky livre un premier album de haute facture, étonnamment maîtrisé. Un an seulement après leur premier concert, Ancient Sky fait montre d’un savoir-faire impressionnant, que ce soit dans la construction de ses morceaux, comme dans les arrangements de l’album.

 

    Si Ancient Sky semble être marqué par de nombreuses influences prog-rock, il connaît également les risques de ce genre, et parvient à les éviter avec soin, tout comme les excellents Birds of Avalon, mais avec une approche sensiblement différente. Les sept pistes du disque sont autant de moments d’évasion, dans une ambiance hors du temps et sans attache : après « Guilt is Universal », le disque se développe ensuite dans des morceaux clairement aériens. La rythmique est partout d’une justesse admirable – elle est éclatante sur les deux premières pistes, avant de devenir plus discrète sur « Full Light ». « Away not Home » possède un riff immédiat et hypnotique ; à nouveau, le jeu de batterie est impressionnant de justesse. En utilisant une variété de moyens qu’ils maîtrisent à la perfection (orgue, guitare, rythmique),  Ancient Sky s’impose comme un disque qui invite à la rêverie sans jamais tomber dans la vacuité de l’easy-listening.

 

   Originaire de Brooklyn (comme de nombreux groupes actuellement sous les feux de la rampe (A Place To Bury Strangers, Animal Collective ou MGMT par exemple), Ancient Sky a pourtant plus de choses en commun au niveau musical avec les canadiens de Black Mountain qu’avec ses voisins de quartier. Les morceaux s’étirent longuement en autant d’envolées planantes. Une mélancolie certaine se promène d’un bout à l’autre de ce disque, et en fin d’album, « Sink Back » avec son jeu d’orgue lancinant, met le point d’orgue à ce voyage musical ou la beauté de la mélodie n’est jamais très loin d’une douce tristesse – comparable à celle des morceaux du premier album de Kingsbury Manx. Ce premier album est la marque d’un groupe à suivre, et il peut être commandé en vinyle depuis l’Europe (par l’intermédiaire du label italien Sons Of Vesta) pour 9 €. Bonne commande.

 

 

 

 

Liste des chansons :

  1. Guilt is universal
  2. Another Woman
  3. Full Light
  4. Away not home *
  5. True Patron
  6. Temporary Resident *
  7. Sink Back


Le Myspace du groupe : www.myspace.com/ancientskyband
L'album est en écoute en streaming chez Dead Format.

 

 

 

 

Vinyle :

 

Une belle photo d'insert, doublée d'un superbe disque à pâte blanche, du beau boulot.

Ancient Sky - Ancient Sky

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28 février 2010 7 28 /02 /février /2010 08:37

Everybody Was In The French Resistance... Now ! Fixin’ the Charts, Volume OneEverybody Was In The French Resistance... Now !
Fixin’
the Charts, Volume One

(2010 ; Cooking Vinyl)

 

 

    « When the Nazis marched on Paris, the French were quite embarrassed… I think you know what I mean » C’est par ces mots que commence le premier album du nouveau projet d’Eddie Argos[1], qui entreprend de corriger quelques-unes des plus graves « erreurs » des charts, en donnant sa vision quant au thème d’une douzaine de chansons pop (pour peu que l’on considère Scarborough Fair comme une chanson pop). Accompagné par Dyan Valdes, il va donc se lancer dans une entreprise démesurée, qui est de montrer où les artistes se trompent, dans l’une ou l’autre de leurs chansons. Avec Fixin’ the Charts – Volume One, EWITFR…N ! répond aux affirmations énoncées par – entre autres[2] – Bob Dylan, Gerry & the Pacemakers, Martha Reeves, The Archies...

 

    Comme c’est le cas pour la totalité des projets auxquels a participé Eddie Argos, EWITFR… N ! va trouver son succès auprès d’un public particulier, sensible à l’aspect artificiel du statut d’artiste pop, et qui apprécie l’humour à froid du chanteur anglais. Argos poursuit à se comporter comme il en a envie, à des années-lumière de la pose habituelle des chanteurs de rock. Dans son style caractéristique, il continue à livrer ses textes en parlant ou en criant, mais rarement en chantant, et les paroles de ses morceaux sont une nouvelle fois drôles et pertinentes. Côté musical, le clavier est omniprésent ; ce qui était probable, puisque Dyan Valdes joue de cet instrument pour son autre groupe, The Blood Arm. Quelques chœurs amusants, une rythmique un peu synthétique et des trompettes (parfois excessives) complètent le tableau, pour encadrer ce qui est réellement important : les paroles des morceaux. Quelques mélodies sont néanmoins entêtantes (« Creeque Allies »« G.I.R.L.F.R.E.N », et « He’s a ‘rebel’ » par exemple), et quelques trouvailles dans les arrangements font de Fixin’ the Charts – Volume One un disque dont l’écoute est franchement agréable.

 

    Après la leçon d’histoire de « Creeque Allies » – et malgré l’approximatif dernier couplet (« The free Frenches were waiting in the trenches / Listening to their radios (…) The carrots are cooked / The dice have been throwned… »), l’album enchaîne les pistes sur lesquelles la logique d’Eddie Argos se met en place de façon implacable, ce qui lui permet de livrer quelques couplets mémorables. Le disque regorge en effet de moments prodigieux, et de phrases telles que seul Argos semble actuellement être en mesure d’écrire et de chanter. Le chanteur enchaîne les pistes les moins glamour et les plus inattendues qui soient, avec un enthousiasme communicatif : il célèbre donc la vie de couple (!) sur G.I.R.L.F.R.E.N. (you know I’ve got a girlfriend), dans laquelle il endosse le rôle d’un garçon amoureux de sa copine, et qui explique à une autre fille qu’elle doit le laisser tranquille. L’introduction de « Think twice (I’m not alright» ) est un monument d’impudeur et de fragilité (une sorte d’équivalent britannique à Ne me quitte pas): « Everything was fine, as far as I could see / but then you said you had something to tell me. I think you wanted clean cut and goodbye, well I fucked that up when I started to cry… » 

 

    « Billie’s Genes » est une chanson géniale, où l’on voit le chanteur prendre la place d’un fils caché de Michael Jackson, qui règle ses comptes avec son père biologique, et reste aux côtés de sa mère « You left us in such a mess / No need for a paternity test ». Un peu plus loin, « He’s a ‘rebel’ » est un morceau qui démonte point par point la pose des ‘rebelles’ de lycée (ou de campus, ce sont les mêmes, quelques années plus tard). La chanson prend la forme d’un dialogue entre Dyan et Eddie, dans lequel chaque point positif énoncé par la prétendue amoureuse reçoit un jugement sans appel : ainsi, à la phrase « When he watched Casablanca, he didn’t cry at the sad bit », qui montre à quel point le ‘rebelle’ en question est un vrai dur, la réponse est « It’s not because he’s tough, it’s because he don’t understand it ».

 

    Une nouvelle fois, Argos fait mouche, et joue les redresseurs de tort en s’amusant, sans oublier d’hurler lui-même des paroles idiotes avec un enthousiasme désarmant : « When I look at you, I wish I’d used Superglue » (sur – l’auriez-vous deviné ? – « Superglue »). Ce premier album d’EWITFR…N ! est la première bonne surprise de l’année 2010.

 

 

 

 

 

Liste des chansons :

  1. Creeque Allies*
  2. G.I.R.L.F.R.E.N (you know I’ve got a girlfriend)*
  3. (I’m so) Waldo P.S. Emerson Jones
  4. The Scarborough Affaire
  5. Billie’s Genes*
  6. Think Twice
  7. Hey! It’s Jimmy Mack
  8. He’s a ‘rebel’*
  9. Coal Digger
  10. My way (is not always the best way)
  11. Superglue*
  12. Walk Alone

 Le groupe sur MySpace : www.myspace.com/fixingthecharts

 



Vidéo :

"G.I.R.L.F.R.E.N"

 


[1] Eddie Argos est le chanteur du groupe anglais Art Brut, qui a déjà sorti trois albums à ce jour : Bang Bang Rock & Roll (2005), It’s a bit complicated (2007) et Art Brut VS Satan (2009), et qui a annoncé l’enregistrement d’un quatrième album pour l’été 2010.

[2] Pour la liste complète des artistes et des chansons auxquels cet album fait référence, le plus simple est de se rendre sur le blog personnel d’Eddie Argos, plus précisément à cette adresse : http://the-eddie-argos-resource.blogspot.com/2009/11/some-more-facts.html. Le blog d’Eddie Argos propose aussi des liens vers quelques autres de ses projets (Art Goblins, Glam Chops, etc.)

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18 février 2010 4 18 /02 /février /2010 11:00

The King Khan & BBQ Show - Invisible GirlThe King Khan & BBQ Show -

Invisible Girl
(2009 ; In The Red Records)

 

    Cet album est la troisième contribution officielle entre King Khan et BBQ depuis 2004. Ces deux artistes, désormais des figures établies de la scène musicale indépendante, avaient déjà joué ensemble dans le groupe canadien Spaceshits. Chacun de leur côté, King Khan et BBQ (aka Mark Sultan) avaient déjà sorti des disques remarquables. Nous avons déjà évoqué quelques unes des productions de King Khan (Billiards at Nine Thirty ; What is ?), mais le disque de Mark Sultan, Sultanic Verses (sorti en 2007 par In The Red Records), mérite aussi d’être écouté.

 

    Invisible Girl est le meilleur album de King Khan & BBQ Show : les douze chansons proposées ici possèdent des mélodies plus accrocheuses que celles des précédents albums, et la variété des styles est elle aussi remarquables, depuis le rock garage pur sucre d’ « Animal Party » et « Truth or Dare » jusqu’au doo-wop de « Third Ave », en passant par le rockabilly de « Tastebuds », dont les paroles sont les plus ouvertement salaces qu’on ait entendues depuis longtemps. Les arrangements et les chœurs sont eux aussi plus appliqués que sur les collaborations précédentes de King Khan & BBQ : le chant est partagé de façon très égale et très efficace sur une bonne partie des chansons (« Invisible Girl », « Spin the bottle », « Tastebuds », « Crystal Ball », « Tryin’ » et « Do the Chop »). Les chœurs sont réjouissants, et apportent aux morceaux une profondeur agréable ; sur on peut parler d’une parenté avec les premières années des Mothers Of Invention, lorsque Zappa faisait enregistrer à sa bande d’allumés des chansons – ou même des albums entiers – de doo-wop (Cruising with Ruben & the Jets). Les rythmes varient d’un couplet à un autre, et le disque laisse à plusieurs reprises la place à des solos de guitares virtuoses, ce qui est relativement nouveau dans la discographie de King Khan & BBQ.  

 

    Au-delà de ces changements et de ces évolutions dans la forme de leurs morceaux, les deux Canadiens alignent sur ce disque des chansons excellentes : « Anala », « Invisible Girl », « Animal Party » et « Tastebuds » sont des pistes mémorables… « Animal Party » aurait pu être le grand morceau de l’année 2009 ; cependant, le duo a préféré chanter sur cette rythmique et ce riff parfait le récit absurde d’une Animal Party (pour toute traduction, prière de s’adresser au prof d’anglais le plus proche). Le morceau voir donc le duo s’amuser à un « dialogue » avec différents animaux, avec les réponses des animaux – cris de cochons à l’envi (« Hey mister Pig, what are you doing back from France ? »)… Une bonne façon pour King Khan & BBQ de montrer que le but de la musique rock est de s’amuser, pas d’écrire des morceaux en se prenant au sérieux.  

 

 

 

Liste des chansons :

  1. Anala *
  2. Invisible Girl *
  3. I’ll be loving you
  4. Animal Party *
  5. Spin the bottle *
  6. Third Ave
  7. Tastebuds *
  8. Truth or dare
  9. Crystal Ball
  10. Lonely Boy
  11. Tryin’
  12. Do the Chop

Le MySpace du duo : www.myspace.com/thekingkhanbbqshow

 

 

 

Vidéo :

"I'll Be Loving You"

 

 

 

 

Vinyle :

 

Une pochette aussi colorée et loufoque que l'album.

King Khan & BBQ
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16 février 2010 2 16 /02 /février /2010 12:30

Mondo Drag - New RitualsMondo Drag -
New Rituals

(Alive 2010)

 

Venus de l'Iowa, les space-rockers au nom étrange de Mondo Drag se sont fait connaître en 2008 grâce à un album nommé Holy Spirit qui s'est répandu sur le net à une vitesse supersonique, une bonne adresse que les amateurs de rock planant 70s se refilaient sans vraiment en connaître la provenance. Cet album à la pochette rustre sans visuel ni livret était à l'origine vendu par le groupe à ses concerts. Une production maison qui a vite fait le tour du monde et est arrivée aux oreilles de Patrick Boissel d'Alive Records qui a signé le groupe sur le champ.

 

Ainsi arrive donc le premier grand album de cette nouveau millénaire, l'ambitieux New Rituals qui durant 55 minutes de bravoure mêle heavy-rock, space-rock, blues planant à la Pink Floyd et autres genres obsolètes qu'on pensait oubliés à jamais (les Pink Fairies ne s'étaient ils pas autoproclamés kings of oblivion ?). Les fans de la première heure ne seront pas déçus – tout juste seront-ils surpris de trouver ici quelques morceaux déjà présents sur Holy Spirits –, les mélomanes ordinaires horrifiés par l'interminable vague de groupes 80s flashy et ridicules accueilleront la démesure de New Rituals avec bonheur et soulagement.

 

Le groupe se décrit lui-même comme "garage-rock psychédélique", une appellation quelque peu contestable tant cet album  explore divers genres. En s'amusant au jeu des comparaisons enflammées, on pourrait dire que le rock de Mondo Drag est teigneux comme celui des Pink Fairies, frénétique à la façon d'Hawkwind, classieux et bluesy à la manière du Pink Floyd de Meddle. Les morceaux de Mondo Drag ont tous une base heavy très marquée début seventies que le groupe prend plaisir à faire exploser afin d'étirer ses morceaux. L'album compte ainsi quelques odyssées cosmiques à mouvements multiples où les passages bluesy planants succèdent aux riffs de guitare monolithiques (la fantastique ouverture "New Rituals", "Serpent Snake"), où des lignes de basse frénétiques viennent dynamiter des ballades psyché douces ("My Oh My").

 

Outre ces grands moments, on citera "Light As A Feather" au titre antinomique et le sublime "True Visions", morceau reposé et classieux dans lequel l'interaction entre le guitariste – au jeu fortement inspiré par celui de David Gilmour – et le clavier au son sous-marin évoque "Echoes". Pompéi n'est pas loin, Woodstock non plus, le space-rock se porte bien en 2010. On s'en réjouit.

 

 

 

 

Tracklisting :

 

01. New Rituals *

02. Fade Out (Into Space)

03. Serpent Shake *

04. True Visions *

05. My, Oh My *

06. Come Through

07. Love Me (Like a Stranger)

09. Light as a Feather *

10. Tallest Tales

11. Black River

12. Apple

 

Le groupe sur MySpace : www.myspace.com/holyrocks

 

 

 

Vidéos :

 

"Light As A Feather"

 

"Death Rattles" (ce morceau est en fait le 2e mouvement de "True Visions")

 

 

 

 

 

Vinyle :

 

Alive Records aiment les couleurs, l'album de Mondo Drag est rouge.

Mondo Drag - New Rituals

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15 février 2010 1 15 /02 /février /2010 20:57

The Primates - We are the Primates The Primates -

We are the Primates
(Voxx ; 1986)

 

    Au beau milieu de la décennie la plus pathétique de l’histoire du rock’n’roll, quelques groupes de rock ont tenté de faire revivre, à défaut de l’entretenir, la flamme garage-rock des années soixante. Loin de la musique matraquée à la radio – et à la télé par les chaînes musicales en plein développement –, très loin des mastodontes rock qui, pour retrouver un peu d’inspiration et avoir l’air cool, avaient cru bon de se coiffer avec les cheveux courts devant, et longs derrière. Dylan, Bowie, tous les Rolling Stones (à l’exception de Charlie Watts), McCartney, etc. tous ceux qui n’étaient pas morts devaient le regretter : en 1986, le rock ne ressemble à rien.

 

    Par principe, ou parce qu’ils étaient trop pauvres pour se payer l’équipement, quelques artistes n’ont pas cédé à la tentation de doter leur groupe d’une boîte à rythme qui sonne comme un vieux pot de plastique, d’une basse post-funk à l’ampleur synthétique ignoble, et à l’incroyable variété de synthétiseurs qui s’abattaient sur la production musicale comme la misère sur le pauvre monde. La voie qui se présentait devant ces groupes leur permettait encore de choisir entre différents sous-genres musicaux, en fonction de leurs préférences et de leurs capacités musicales. Pour les Primates, un groupe originaire de Los Angeles, la démarche choisie était clairement de se situer dans la descendance des groupes aujourd’hui regroupés dans les compilations de garage-rock sixties (Nuggets, Back from the Grave et… Pebbles, dont le responsable, Greg Shaw[1], est aussi crédité comme co-producteur de l’album des Primates).

 

    Dès le début d’album, la prévisible introduction parfaitement imbécile de soi-disant cris de singes, le groupe revendique cette forme de régression sonore, ce refus de l’évolution musicale : le premier morceau (« I ain’t like you »)  rappelle furieusement les 13th Floor Elevators. Les douze morceaux qui constituent ce disque ne dérogent jamais au crédo garage : la priorité est donnée à l’énergie, à l’envie de faire bouger l’auditeur avec des moyens qui ont fait leurs preuves depuis 1965 : une rythmique solide, prédominance du riff de guitare efficace sur la virtuosité d’un soliste, chant plein de morgue, et fuzz à tous les étages… La durée des chansons est aussi éloquente : avec ses douze pistes, le disque reste en- dessous  de la demi-heure de musique. La vraie bonne surprise – celle qui différencie The Primates des nombreux autres groupes garage – réside dans la qualité des compositions : les deux morceaux marquants encadrent l’album (« I ain’t like you » et « The Creep »), sans que le rythme ni la qualité de l’ensemble ne faiblisse à aucun moment.

 

    We are the Primates était originellement sorti par Voxx Records, mais il a été récemment réédité (en vinyle !) par Soundflat Records ; vous n’avez donc aucune excuse pour ne pas vous procurer cet indispensable disque de garage-rock.

 

 

 

 

Liste des chansons :

 

  1. I ain’t like you *
  2. Just my kind *
  3. Get Outta here !
  4. Sometimes she
  5. Outside *
  6. Cheat Steal Lie
  7. You Drive Me Wild
  8. I Got Nightmares * (Q65)
  9. I Go Ape
  10. Born Loser (Murphy and the Mob)
  11. Bad Luck
  12. The Creep *

Un MySpace dédié aux Primates : www.myspace.com/theprimatesfanpage

La page du groupe chez Soundflat Records

 

 


[1] Outre le fait d’avoir compilé les morceaux pour la série des Pebbles, Greg Shaw (1949-2004) était connu pour avoir dirigé le label Bomp ! Records, associé au label Alive Records depuis 1994.

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