7 juillet 2012 6 07 /07 /juillet /2012 19:59

The Hives - Lex Hives

The Hives -

Lex Hives

(Sony 2012)

 

 

On les avait laissé avec un album molasson, produit de façon sinistre par quelques uns des producteurs les plus en vue de l'industrie du disque, manifestement à bout de souffle. The Hives ont mis cinq ans à se remettre de la déroute de The White & Black Album. Cinq années à touner de façon incessante, où les musiciens ont remis les choses à plat, où chacun a retrouvé un sens à faire encore partie de The Hives.

 

De fait Lex Hives est l'album de la reprise de contrôle pour Pelle Almqvist et sa bande. Enregistré entre Stockholm et Berlin sous la houlette exclusive du groupe, il montre les Hives sous leur meilleur jour, renouant avec ce son punk garage qui fait son identité et son succès. Du classic Hives diraient les anglo-saxons. A l'instar d'AC/DC ou des Ramones, on reconnaît immédiatement la mécanique d'un titre des Hives. Guitares frénétiques, riffs qui tournent en boucle et Pelle Almqvist en bateleur qui s'égosille : on retrouve cette formule sur la moitié de l'album, c'est toujours un peu pareil mais c'est pour cela qu'on aime. Dans ce registre échevelé la meilleure piste est sans doute "1000 Thousand Answers" que les fans de jeux vidéo connaissent depuis un an. "These Speactacles Reveal The Nostalgic", "If I Had A Cent" et la fantastique "Patrolling Days" sont autant de shoots d'adrénaline dans la même veine.

 

Le seul problème de Lex Hives, c'est que le groupe ne produit ce genre de rock'n'roll frénétique que sur la moitié du disque. Car Pelle Almqvist aime aussi jouer au crooner de pacotille, on l'a déjà entendu par le passé. Il ne convainc qu'à moitié sur "I Want More" (qui possède une drôle de parenté avec "I Love Rock'n'Roll" de Joan Jett) et se vautre littéralement sur "Without The Money", sorte de "I Put A Spell On You" raté. Par ailleurs, le groupe pousse parfois trop loin son côté crétin. Que "Come On!" possède comme texte unique le titre du morceau répété un trentaine de fois passe encore, mais un truc tel que "Wait A Minute Now", malgré sa mélodie agréable, est vraiment trop bas du front pour ne susciter plus qu'un sourire. Enfin, "Go Right Ahead", le single qu'on entend tourner depuis des mois, a un côté horripilant indéniable. Ah ça ! on l'a siffloté ce morceau, tellement sa structure est simple et accrocheuse. On s'est fait avoir – et bravo au groupe d'avoir su pondre un truc aussi efficace – mais un après un mois de Lex Hives, on n'en peut plus de cette scie. En plus le riff est pompé sur "Don't Bring Me Down", d'Electric Light Orchestra, donc bravo à Jeff Lynne d'avoir pondu un truc aussi efficace, mais on n'en a ras-le-bol de "Go Right Ahead", comme on n'en peut plus du "popolopopopopo" de "Seven Nation Army" des White Stripes ahanné en gesticulant par des milliers de gens pour signifier qu'ils sont heureux.

 

Parmi les morceaux qui sortent de la formule Hives et qui trouvent grâce à nos oreilles, notons la robotique "Take Back The Toys" (qui parait laborieuse sur disque mais se révèle très efficace en concert) et surtout "My Time Is Coming" qui montre un vrai départ pour le groupe qui surnomme ce titre son "morceau Neil Young". On y entend les Hives en mode garage-sixties à tendance Nuggets. Le morceau est guidé par un arpège acoustique, une batterie frénétique et une fuzz qui vient tout nettoyer au moment du refrain. Du Count Five sous amphétamines, du Brimstone Howl suédois, appelez ça comme vous voulez, mais ce morceau est la bonne surprise de l'album, celui qui finit de faire pencher Lex Hives du bon côté et nous fait parvenir à la conclusion suivante : The Hives sont encore vivants !

 

 

 

 

 

Tracklisting :

 

1. Come on!

2. Go right ahead

3. 1000 answers *

4. I want more

5. Wait a minute

6. Patrolling days *

7. Take back the toys

8. Without the money

9. These spectacles reveal the nostalgics *

10. My time is coming *

11. If I had a cent

12. Midnight shifter

 

 

 

 

 

Vidéo :

 

"Go Right Ahead"

 

"1000 Answers" (live)

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2 mai 2012 3 02 /05 /mai /2012 13:45

POND – Beard, Wives, Denim

Pond

Beard, Wives, Denim

(Modular 2012)

 

 

Pas de répit pour la bande de fous furieux de Perth en fin d’année 2011. Tandis que Kevin Parker concevait le deuxième opus de Tame Impala, le batteur Jay Watson et bassiste Nick Allbrook sont retournés mettre le nez dans leur projet Pond, véhicule de tous leurs délires, exutoire kaléidoscopique où ces deux musiciens laissent leur imagination divaguer selon son libre cours. Ainsi, Pond sort son quatrième album en quatre an, toujours dans un esprit d’ouverture et d’expression libre.

 

Frond, le précédent opus était glam, festif et jubilatoire. Dans la foulée du succès de Tame Impala, il a valu au groupe un début de reconnaissance, de renommée même. Du coup Watson et Allbrook (personnage androgyne intrigant aussi connu sous le nom de Paisley Adams qui pourrait être un personnage de la famille du même nom) ont imaginé quelle serait la suite de leur carrière, un destin à la Crosby, Stills & Nash et tous ces groupes à succès des seventies. Après la gloire et la fortune viennent les femmes, les barbes, les jeans. Symboles d’une certaine décadence du rock, de l’avachissement des stars fatiguées qui font pousser des chèvres à la campagne, en bons hippies parvenus, une fois l’argent amassé dans les caisses et la volonté érodée par les drogues lysergiques. Ainsi s’imaginait Pond après le succès relatif de son précédent opus. Bien sûr, rien de cela n’est arrivé mais le titre de l’album est resté, les drogues aussi.

 

Produit par Parker – qui n’est jamais loin quand ses potes délirent, même s’il était censé faire avancer son propre projet – ce nouvel album de Pond surprend au début par sa proximité avec Tame Impala. On retrouve certains effets sonores  qui étaient utilisées de façon marquée par Tame Impala sur Innerspeaker (notamment certains sons de guitares au flanger), et l’identité de Pond se fait alors confuse. Le groupe joyeusement glam de Frond perd un peu de son identité sur des titres tels que « When It Explodes » ou qui semblent sortis tout droit des sessions du projet de Parker. Beard,Wives,Denim est un album de rock planant, atmosphérique et un peu rêveur où le rythme lent et les douces envolées guitaristiques sont propices à une évasion. Un trip psychédélique léger qui rappelle par moments les Flaming Lips ("When It Explodes", "Mystery") ou le Pink Floyd d’ASaucerfulOfSecrets ("Sorry I Was Under The Sky").

 

Neanmoins, la personnalité excentrique de Pond persiste sur quelques pépites glammeuses tel "Elegant Design" ou un funk barré tel que "Moth Wings". Quelques passages réveillent la personnalité pop du groupe, tel ce "Allergies" à l’efficacité indéniable sur lequel le groupe s’évade en fin de piste. Par certains aspects, cet album de Pond évoque le MGMT aventureux de Congratulations, bien que le groupe de Perth soit éminemment plus barré et dispersé. On lui souhaite néanmoins de connaître un succès aussi important que son pendant brooklynien. Pour cela il faudrait sans doute un tube à la hauteur de "Time To Pretend". Pas de chance, les tubes pop de Pond étaient plutôt cachés sur l’album précédent ("Cloud City", "Annie Orangetree", "Sunlight Cardigan"). On doute que ce Beard,Wives,Denimpermette au groupe de devenir millionnaire, mais ce voyage en vaut vraiment la peine.

 

 

 

 

 

 

Tracklisting :

 

1. Fantastic Explosion of Time *

2. When It Explodes

3. Elegant Design *

4. Sorry I Was Under the Sky

5. Sun and Sea and You *

6. Allergies

7. You Broke My Cool

8. Moth Wings *

9. Leisure Pony

10. Mystery

11. Dig Brother *

12. Eye Pattern Blindness

13. Moreno’s Blend

 

L'album est en écoute intégrale via Soundcloud :

 

 

 

 

 

 

 

Vidéos :

 

"Fantastic Explosion Of Time"

 

 

"Allergies"

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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 11:15

golden_greats_no1-12219654-frntl.jpgThe Soundtrack Of Our Lives

Golden Greats No. 1

(Little W 2011)

 

Voila typiquement le groupe qu'on a trop vite classés parmi les groupes chiants la première fois qu'on l'a entendu. Au début des années 2000, quand The Soundtrack Of Our Lives ont fait parler d'eux pour la première fois, la scène rock était enthousiasmante, garnie de jeunes groupes fougueux qui promettaient un retour du garage, du psyché, de la pop léchée et de l'attitude rock'n'roll au premier plan. Or The Soundtrack Of Our Lives chantaient un rock indé mélodique mais un rien pataud, agréable mais dénue d’urgence et de fougue. A l'image de leur opulent chanteur barbu au charisme proche du néant, le groupe manquait de personnalité. Pire que tout, ils avaient été adoubés par Noel Gallagher. Oasis étaient alors à la ramasse, égarés entre deux albums inconsistants, incapables de pondre quoi que ce soit d'enthousiasmant, et le sceau d'approbation de l'ainé des Gallagher avait tout du baiser de la mort.

 

Une décennie a passé depuis la percée du groupe suédois qui a sorti fin 2011 un double album censé compiler ses meilleurs morceaux. Autant dire que la nouvelle d'un best of de The Soundtrack Of Our Lives n'a pas enthousiasmé grand monde. Néanmoins, on a tenu – plus par curiosité qu'autre chose – à écouter l'objet (par ailleurs magnifique avec ses deux vinyles colorés) afin de réévaluer l'œuvre du groupe dont on n'avait entendu que des bribes en 10 ans. Ô surprise, c'est avec un certain bonheur qu'on a redécouvert un groupe doué et une œuvre riche de pépites.

 

Ce double album retrace l’histoire du groupe de manière plus ou moins chronologique et permet de constater l’admirable constance de The Soundtrack Of Our Lives à travers les décennies. On y rencontre un groupe doué pour les chansons pop bien troussées, dans la veine de ce qui se faisait du côté du nord de l’Angleterre à l’époque de la britpop, telle la superbe "Instant Repeater '99" sortie en 1996, et digne d’Oasis. Très tôt dans l’album on arrive aux titres du troisième album (Behind The Music, sorti en 2001, et qui a fait connaître le groupe à l’international) et la similitude avec l’Oasis de Heathen Chemistry devient alors génante. Qui a copié l’autre ? On se le demande, mais il est fort probable que Noel Gallagher soit aller piocher le son de l’Oasis des années 2000 chez le groupe suédois. C’en est presque grotesque : collez la voix de Liam Gallagher sur "Sister Surround" et vous avez un inédit d’Oasis. Et "Believe I’ve Found" est clairement une ballade à la Noel Gallagher dans sa construction. Difficile aussi de ne pas penser à "Lyla" des frangins quand on écoute "Confrontation Camp" des suédois (qui date aussi de 1996 et de l’album Welcome to the Infant Freebase).

 

En cela, nombreux des meilleurs morceaux sur cette compilation devraient surprendre les amateurs d’Oasis. Cela dit, The Soundtrack Of Our Lives possède sa personnalité propre et ne donne pas seulement dans le rock épique à gros refrains et grosses guitares... et étrangement c’est dans ce registre plus intimiste que le groupe convainc le moins. On entre dans un registre pop plus générique sur "Firmament Vacation" dont la mélodie est un peu laborieuse et la production un peu lourde. Idem pour "Thrill Me" au riff de guitare un peu gros-cul ou "Nevermore", un chanson bien faite mais pas passionnante. Nombreux sont ainsi les morceaux de cette compilation à s’écouter d’une oreille distraite qui confirment pourquoi on avait casé The Soundtrack Of Our Lives parmi les groupes de troisième division. Néanmoins, au détour d’un titre longuet, surgit de temps en temps une mélodie limpide sortie de nulle part. C’est la cas de "Flipside", emballant passage folk-rock, l'acoustique "Second Life Replay" et surtout de "Broken Imaginary Time", sans doute la plus belle chanson écrite par le groupe. Un titre profond, porté par un orgue hanté, une descente de basse superbe et une interprétation sans faille qui reste longtemps en tête. Ne serait-ce que pour ce morceau, cet album mérite qu’on se penche dessus, et The Soundtrack Of Our Lives méritent qu'on leur reconnaisse le titre d'honnêtes artisans de la pop.

 

 

 

 

Tracklisting :

 

LP1
1. Instantly Repeater '99 *
2. Century Child
3. Sister Surround *
4. Believe I've Found
5. Earthmover
6. Karmageddon
7. Lifeline
8. Firmament Vacation
9. Thrill Me
10. Demophon

LP2
1. Nevermore
2. Bigtime
3. Confrontation Camp
4. Broken Imaginary Time *
5. Still Aging
6. The Passover
7. Tonight
8. Flipside *
9. Jehovah Sunrise
10. Second Life Replay *

 

 

 

 

Vidéos :

 

"Sister Surround"


"Instant Repeater 99"
  

 

"The Passover"


 

Vinyle :
Un double vinyle jaune plutôt joli, dommage seulement que la pochette ressemble à celle d'un mauvais bootleg faite avec Wordart.


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7 février 2012 2 07 /02 /février /2012 14:20

Total Control – Henge BeatTotal Control  

Henge Beat

(Iron Lung Records ; 2011)

 

 

Ce disque à la pochette, hum, aisément reconnaissable est le premier album de Total Control, un groupe australien formé par Mikey Young, le guitariste – et claviériste – du fantastique Eddy Current Suppression Ring et de quelques autres membres d’autres groupes australiens dont j’ignore malheureusement les noms, hormis celui de Dan Stewart, le chanteur qui est aussi batteur chez UV Race. Faute de pouvoir décrire très précisément le style de musique enregistrée par Total Control, nous devrons nous contenter d’apposer le qualificatif imprécis de post-punk à ce disque passionnant.

 

HengeBeatpossède une certaine parenté avec plusieurs aspects de l’album Primary Colours de The Horrors : sur « One More Tonight » où le chant et les attaques de guitares rappellent celles du groupe de Faris Badwan, mais aussi sur « Love Performance », où la rythmique et le clavier participent aussi à cette ressemblance. Au jeu des comparaisons, la batterie et le chant saccadé de « Retiree » rappelle quelque chose du génial trio d’Andrew Angus, les Liars. Ces quelques repères, probablement discutables et évidemment incomplets, doivent théoriquement vous inciter à écouter le plus rapidement possible Henge Beat.

 

Les trois chansons placées en début d’album forme un triptyque formidable qui met l’auditeur en présence d’une évidence éclatante ; la quatrième, « The Hammer », possède une rythmique très synthétique et un type de musique rétro-futuriste basée sur les claviers et accompagnée par un chant minimaliste qui répète les mêmes paroles. Dans un registre très différent, « Carpet Rush » est la chanson la plus ambitieuse de ce disque : conduite par la guitare et marquée par le chant étonnamment détaché de Stewart, elle s’étire sur près de sept minutes et montre un groupe sûr de son fait. Total Control excelle également dans un style plus direct avec « Stonehenge » et ses chœurs primaires, puis « No Bibs », une piste garage-punk très courte à la production dans le rouge et à l’introduction difficile à suivre qui laisse place à un passage plus expérimental à base de bruitages divers sur une ligne de basse suramplifiée.

 

« Shame Thugs » et « Sunday Baker » sont deux interludes instrumentaux assez étonnants, remarquables par leurs blip-blipset des effets de claviers que l’on croyait disparus depuis 1982 ; la première de ces deux pistes intervient après une première partie d’album relativement homogène, et la seconde précède « Love Performance », le fantastique morceau qui clôt cet album. « Meds II » est une autre des grandes pistes de cet album : elle reste sur un rythme lancinant pendant les trois premières minutes à la rengaine entêtante (« Taking pills to remember to take pills to forget »), avant un changement soudain et réjouissant.

 

Henge Beat est un disque polymorphe sur lequel le groupe démontre une qualité incroyable et parvient à unifier des éléments forts différents en un ensemble cohérent : il restera comme un des disques les plus importants de l’année 2011, une très belle découverte qui laisse espérer de passionnantes prochaines sorties pour Total Control (ceux qui en redemendent peuvent d'ores et déjà se pencher sur le split LP qu'ils ont publié en fin d'année avec Thee Oh Sees)

 

 

 

 

 

Liste des chansons :

  1. See more glass *

  2. Retiree *

  3. One more tonight *

  4. The Hammer

  5. Stonehenge

  6. Carpet Rush

  7. Shame Thugs

  8. No Bibs

  9. Meds II

  10. Sunday Baker

  11. Love Performance *

 

 

 

 

Vidéos :

 

"Carpet Rash"

 

"Love Performance"


 
 

 

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30 janvier 2012 1 30 /01 /janvier /2012 08:58

Eddy Current Suppression Ring - So Many Things

Eddy Current Suppression Ring -

So Many Things

(Goner ; 2011)



    Le groupe australien Eddy Current Suppression Ring a publié en toute fin d’année 2011 un double LP regroupant des singles aujourd’hui impossibles à trouver et des prises alternatives de quelques-unes de leurs chansons. Après huit ans d’existence et trois albums qui ont vu le groupe devenir une des valeurs sûres de la scène australienne et internationale, Eddy Current Suppression Ring s’offre une rétrospective… La compilation double vinyle a donc le vent en poupe : Goner avait déjà sorti une compilation de ce type pour Ty Segall ; un peu plus tôt, Thee Oh Sees avaient publié Singles vol.1 & 2.

    Ce type de disques s’adresse en priorité aux admirateurs du groupe (dont nous faisons partie) et permet au groupe de donner une visibilité nouvelle à certains de ses morceaux les plus confidentiels. Quatre faces vinyles, vingt-deux chansons et plus d’une heure dix de musique : la compilation So Many Things est bien nommée et par conséquent difficile à appréhender dans son ensemble. La majorité des pistes sont dominées par le jeu de guitare d’Eddy Current (« It’s all square », « It ain’t cheap », « Get up morning »…), d’autres laissent la part belle à un son plus délibérément krautrock (« I’m guilty ») et s’étirent sur une longueur plus importante que les morceaux de rock’n’roll efficace dans lesquels Eddy Current Suppression Ring excelle. L’un des principaux points forts du groupe, en plus de son habileté à brouiller les frontières entre les genres musicaux, est celui de transmettre à son auditoire l’enthousiasme avec lequel il interprète ses chansons : impossible par exemple de ne pas réagir avec bonheur à l’intro (très « 96 Tears » sous acide) de « We’ll be turned on ».

    Cependant, au-delà de ces éléments qui lui sont spécifiques, Eddy Current Suppression Ring est également un excellent groupe : une base rythmique parfaite (Rob Solid /Danny Current) aux talents variés (« Demon’s Demands » ; « Iraq (it’s on the map) ») qui permet au guitariste d’évoluer dans un contexte très carré et infaillible, ce dont profite grandement son jeu : Eddy Current se montre tour à tour capable de jouer des riffs marquants, des solos virtuoses et des impromptus bruitistes assez fascinants. Sur cet ensemble rock’n’roll parfait, la voix nasillarde de Brendan Suppression fait merveille : « Boy, can I dance good » commence par une longue introduction mi-parlée, mi-hurlée, avant que la chanson ne s’emballe réellement – et ne soit l’occasion du solo le plus approximatif et le plus réjouissant qu’on ait entendu depuis longtemps (celui qui débute à 1:15). Avec bonheur, le chanteur utilise très souvent cette alternance chant/commentaires parlés ; son timbre de voix reconnaissable assure une certaine continuité entre les deux.

    Cette compilation confirme le talent du groupe et pourra également servir d’introduction à Eddy Current Suppression Ring, pour tous ceux qui ne connaissent pas encore cet excellent groupe. So Many Things est en effet un recueil hétéroclite et quelque peu monstrueux, mais qui prouve le talent d’un des meilleurs groupes contemporains.

 

 

 

Liste des chansons :

1.    So many things
2.    Get up morning
3.    You don’t care
4.    It’s all square
5.    Precious Rose
6.    Boy, can I dance good
7.    She’s dancing away
8.    You let me be honest with you
9.    We’ll be turned on
10.    Demon’s demands
11.    I’m guilty
12.    That time of day
13.    It ain’t cheap
14.    Noise in my head
15.    Sometimes
16.    Iraq (It’s on the map)
17.    Wet cement
18.    Hey Mum
19.    Through the trees
20.    T.A.L.O.I.G.A
21.    We got the beat
22.    Rush to relax

 

 

 

Vidéos :

 

"So Many Things"


 

"Demon's Demands"


 
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28 avril 2011 4 28 /04 /avril /2011 10:25

Black Pistol Fire

Black Pistol Fire -
Black Pistol Fire

(Rifle Bird Records ; 2011)


    Premier disque de ce duo originaire du Canada, cet album sorti à la mi-février de cette année possède assez de chansons pour être une des sensations de l’année 2011. Le disque aurait été créé dans des conditions assez étranges – le groupe prétend avoir écrit les morceaux dans un garage d’Austin ; puis les avoirs enregistrés en deux sessions dans les studios de Jim Diamond à Detroit, Ghetto Records. Quoi qu’il en soit, le groupe peut se vanter d’avoir conçu et réalisé un très beau premier disque, dans un style qui mêle avec intelligence les accents de southern rock et agressivité garage.

    Le guitariste (et chanteur) Kevin McKeown a un talent indéniable pour aligner des riffs marquants et des solos aussi déliés qu’efficaces ; à la batterie, Eric Owen démontre un jeu varié et précis, qui semble lancer un défi constant à son acolyte. Black Pistol Fire présente un très grand début d’album, assez ébouriffant pour un premier disque : le groupe se montre incroyablement précis et appliqué : la machine à envoyer des riffs dévastateurs semble lancée, et rien ne semble pouvoir l’arrêter (« Where You Been before », simplement délirant). Si la suite de l’album est moins impressionnante, le niveau reste tout de même plus qu’honorable. La musique produite par le groupe est marquée par diverses influences, allant de Creedence Clearwater Revival à Led Zeppelin. Au jeu des comparaisons et des références, la proximité sonore avec les Black Keys est évidente : les excellents « Suffocation Blues » et « Bottle Rocket » sont deux morceaux qui doivent beaucoup au groupe de Dan Auerbach. Black Pistol Fire possède même le morceau de rock un peu crétin qui pourrait leur permettre de remporter la mise et de conquérir une branche plus pop : « Your not the only one » : son riff de guitare mémorable et ses ruptures de rythmes prévisibles mais efficaces, ses reprises saccadées de batterie et son chant assuré en font une piste implacable.

    Le groupe se montre capable d’évoluer dans des registres différents avec des pistes « Sort Me Out » et ce qui se rapproche le plus d’une ballade « Black-Eyed Susan » (qui reste une piste assez épique toutefois). Il se montre capable d’enchaîner quelques grands morceaux – parmi lesquels « Where you been before » aux variations rythmiques incroyables et au final extraordinaire, ou « Jezebel Stomp », exceptionnel morceau aux chœurs minimaux mais entêtants.

    L’avenir du rock’n’roll serait-il aux duos ? Les deux membres de Black Pistol Fire rejoignent quelques glorieux anciens en enregistrant un bel album  de blues-rock énergique avec la même formule minimaliste et sans l’appui d’un bassiste : Bantam Rooster, White Stripes, Black Keys, Left Lane Cruiser avaient montré la voie, Black Pistol Fire la suive avec conviction et efficacité. Ce premier album est un disque à écouter, et Black Pistol Fire s’est imposé dès sa première sortie comme un groupe important par ce recueil de chansons marquantes, qui laissent espérer de grandes prestations en concert.

 

 

 

 

Liste des chansons :

  1. Cold Sun
  2. Suffocation Blues *
  3. Where you been before *
  4. Jezebel Stomp *
  5. Your not the only one *
  6. Trigger on my fire
  7. Sort me out
  8. Jackknife darlin’
  9. Black-eyed Susan
  10. Silent Blue
  11. Without love
  12. Bottle Rocket
  13. So Heavy

Black Pistol Fire sur MySpace : www.myspace.com/theshenanigansmusic

 

 

 

 

 

Vidéos :

 

 "Trigger On My Fire"

 

"Suffocation Bues"

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1 février 2011 2 01 /02 /février /2011 21:23

Straight Arrows - It’s Happening

Straight Arrows -

It’s Happening

(Juvenile Records pour le LP / Rice is Nice pour le CD ; 2010)

 

 

    Alors que la scène rock’n’roll anglaise attend une nouvelle révolution pour réveiller le pays de sa trop longue sieste électro-rock et que les groupes nord-américains tiennent le haut du pavé, la scène australienne s’est fait remarquer par la sortie de quelques excellents disques en 2010. Après les publications des LP de Tame Impala, Pond et Eddie Current Suppression Ring, c’est au tour des Straight Arrows d’affirmer leur talent, dans un style différent mais avec une évidence tout aussi implacable. It’s happening est le premier album du groupe conduit par Owen Penglis, qui a déjà publié quelques 45 tours (aujourd’hui indisponibles pour cause de rupture de stock).

 

    Le disque commence sur des bases enthousiasmantes avec « Bad Temper », morceau chanté la plupart du temps à plusieurs voix, où la basse est d’une importance primordiale. Le jeu de guitare est particulièrement tranchant, concis et remarquable sur les morceaux rapides de l’album : ce « Bad Temper », mais aussi « Mind Control » qui utilise le même type de structure que le premier morceau ; on y retrouve également le même son ample et dynamique de la basse.

 

    Le groupe se montre donc à son aise sur des morceaux de rock’n’roll immédiat, mais sait aussi à merveille varier les tempos, « Magic Sceptre » marque une première rupture après un début d’album frénétique, puis « Gone » qui pourrait avoir été enregistré par les excellents Thee Oh Sees. D’autres morceaux, dont « From The Start »  et « Running Wild » rapprochent les Straight Arrows des incroyables Black Lips ; si les comparaisons et les références paraissent flatteuses, la qualité des compositions assure au groupe un statut particulier : le psychotique « Haunted Out » prouve que les Straight Arrows possèdent une belle maîtrise et une capacité à créer des ambiances … 

 

    Le chant alterne lui aussi avec brio les répertoires, entre le ton désabusé de « It Happens again » ou plus tendu de « Mind Control », jusqu’aux hurlements sauvages à la fin de « Running Wild », le dernier morceau. Les chœurs qui accompagnent le chant sur de nombreuses chansons sont à la fois pertinents et la marque d’un enthousiasme contagieux. S’appuyant sur des compositions immédiates, les Straight Arrows ont réussi un coup de maître avec ce premier album marqué par plusieurs morceaux d’envergure, et qui laisse augurer un bel avenir.

 

 

 

 

 

Liste des chansons :

  1. Bad Temper *
  2. It Begins
  3. Magic Sceptre
  4. Mind Control
  5. Gone *
  6. Something Happens *
  7. It Happens Again
  8. From the Start (get it)
  9. Haunted Out *
  10. Golden Torch
  11. Running Wild

  Le groupe sur MySpace : www.myspace.com/thestraightarrows

 

 

 

 

Vidéos :

 

"Magic Sceptre"

 

"Something Happens"

 

 

 

 

 

 

Vinyle :

 

Straight Arrows - It’s Happening

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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 22:53

White Noise Sound

White Noise Sound -

White Noise Sound

(Alive Records ; 2010)

 

 

    Ce premier album d’un groupe gallois basé à Cardiff étant publié chez le très recommandable label américain Alive Records, dont nous avons maintes fois vanté les louanges sur ce site, son écoute s’annonçait sous des augures positifs. Le disque commence sur des bases assez logiques, vis-à-vis du nom du groupe – une musique obsédante, marquée par un son de guitare aigu qui occupe la plupart de l’espace sonore. Les parentés avec Woven Bones, The Warlocks, The Jesus and Mary Chain, Suicide (etc.) sont évidentes, avec en inévitable référence au-dessus de ces groupes-là, l’ombre oppressante du Velvet Underground.   

 

    « Sunset »  est une bonne chanson, à l’introduction synthétique et au riff de guitare accrocheur et entêtant : pas beaucoup d’espace dans ce premier morceau, qui présente exactement ce que le nom de l’album promettait, et sur lequel le jeu de batterie (au son discutable) ne sert qu’à accompagner le couple formé par la guitare et le chant nimbé d’écho, dans une ambiance très proche de "Shake the dope out". Après cette ouverture d’album honorable mais qui n’a rien de révolutionnaire, le groupe semble ensuite se perdre dans un trop long trip : le triptyque « It is there for you » / « Fires in the still sea » / « There is no tomorrow »  pourrait la plupart du temps faire office de somnifère, mais certainement pas de bonnes chansons.

 

    Les mélodies semblent avoir été délibérément laissées de côté ; ce concept a peut-être semblé trop simple et par trop galvaudé par White Noise Sound, qui livre avec ces trois pistes un quart d’heure de musique inutile. « It is there for you »  se traîne lamentablement jusqu’à l’arrivée des guitares bruitistes ; sur ces trois pistes, White Noise Sound tente un enchaînement de morceaux planants et ne parvient qu’à enchaîner d’inutiles suites, assez horripilantes, qui laisse entrevoir beaucoup de complaisance. Vous l’aurez compris : dans ce contexte, le morceau « Blood » apparaît comme salvateur ; sa rythmique enlevée et son riff réveillent enfin l’honnête auditeur assoupi ; mieux que cela : cette chanson montre que le groupe est capable d’écrire et d’enregistrer de très bons morceaux rock’n’roll.

 

    Malheureusement, le groupe se vautre une nouvelle fois dès la piste suivante (« Blood (reprise) »), pour ne se relever que le temps d’un solo bruitiste. Le disque se poursuit dans la même atmosphère, et rien n’apparaît remarquable, jusqu’à « (In both) Dreams and Reality », la dernière piste, qui commence sur quelques mesures de sitar qui apportent une tonalité nouvelle au disque et font espérer un ultime soubresaut... Il n’en sera malheureusement rien, et le soufflé retombe rapidement. 

 

    Pour ceux qui ne liraient que le dernier paragraphe des chroniques, voici le bilan : White Noise Sound est un album très décevant ; si ce groupe gallois a montré qu’il était capable d’enregistrer de belles choses, le résultat global n’est pas à la hauteur de nos attentes, ni aux standards habituels d’Alive Records.

 

 

 

 

 

Liste des chansons :

  1. Sunset *
  2. It is there for you
  3. Fires in the still sea
  4. There is no tomorrow
  5. Blood *
  6. Blood (reprise)
  7. No place to hide
  8. Don’t wait for me
  9. (In both) Dreams and Reality

La page du groupe chez Alive : www.alive-totalenergy.com/x/?page_id=1588

 

 

 

 

 

Vidéo :

 

"Sunset"

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27 décembre 2010 1 27 /12 /décembre /2010 13:29

Pond - Frond

Pond -

Frond

(Hole in the Sky ; 2010)

 

    Ce groupe australien originaire de Perth, qui connaît depuis ses débuts de nombreux changements dans sa composition, est organisé autour d’un trio : Joseph Orion, Jay Simpson et Paisley Adams (les deux derniers étant respectivement batteur et bassiste du groupe Tame Impala). Alors que Tame Impala évolue sous la houlette de Kevin Parker, Pond est présenté comme un groupe au fonctionnement plus démocratique, chacun des trois membres principaux participant à l’écriture des morceaux. Ces informations sont sujettes à caution, puisque Parker a participé à plusieurs concerts du groupe, et que sa réelle implication dans ce groupe mériterait d’être éclaircie.

 

    Cet album, présenté comme le troisième du groupe, mais qui est le premier qu’il nous ait été donné d’écouter, est un disque extrêmement surprenant. Frond se caractérise en effet avant tout par la diversité des styles qui le composent, le tout étant réalisé par un groupe qui ne semble s’être posé aucune contrainte formelle.  Début d’album chanté en chœur dans les aigus « Betty Davis (will come down from Heaven to save us) », avant l’arrivée d’un riff de guitare électrique qui n’a rien à envier aux Datsuns. Dès le deuxième morceau, « Cloud City », ce sont les influences modern-glam qui se font dominantes, dans une approche relativement proche de la relecture récente (et pas souvent convaincante) donnée par les Scissor Sisters. Plus loin dans l’album, Pond va chercher ses référence plus loin : « Sunlight Cardigan » apparaît comme marqué par le Bowie de « Changes », dans une ambiance proche de la fantastique B.O de Velvet Goldmine.  

 

    L’ensemble de cet album fait preuve d’une inventivité mélodique indéniable, et propose de nombreux arrangements quelque peu osés : les claviers sur « Annie Orangetree », la voix passée au vocodeur et les chœurs en fausset de « Mussels Tonight ? », l’interlude instrumental «… The place behind the Duck », la rythmique hypnotique de « Mother Nigeria ». Cet inventaire très hétéroclite n’empêche pas Pond d’enregistrer un excellent album: la qualité des chansons demeure, quels que soient les moyens utilisés. Dernier exemple de la longue piste contemplative que constitue « Frond », le dernier morceau, entraîné par un piano qui fait office de fil conducteur entre les étranges changements de structures de cette petite symphonie.  

 

    Pond possède une proximité sonore certaine avec Tame Impala (« Sunlight Cardigan », « Duck and Clover ») et utilise sur ces morceaux un son de guitare lourd tel qu’on pouvait l’entendre sur l’exceptionnel Tame Impala EP. Frond est un disque plein d’énergie et qui fourmille d’idées, et qui restera comme un disque à part dans la liste des albums parus en 2010. Dénués de complexes, Pond est un groupe qui enregistre avec brio les morceaux qu’il souhaite : il ajoute une dimension supplémentaire à l’environnement Tame Impala et a donné à tous les amateurs de ce groupe de nouveaux motifs de réjouissances, avec cet excellent album.

 

 

 

 

 

Liste des chansons :

  1. Betty Davis (Will Come Down From The Heavens To Save Us) *
  2. Cloud City *
  3. Torn Asunder
  4. Duck and Clover *
  5. Sunlight Cardigan 
  6. Annie Orangetree *
  7. … The Place behind the duck
  8. Mother Nigeria
  9. Mussels Tonight
  10. Frond *

Pond sur MySpace : www.myspace.com/mickmanmoose

 

 

 

 

 

Vidéos :

 

"Annie Orangetree"

 

"Betty Davis"

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29 novembre 2010 1 29 /11 /novembre /2010 11:04

Black Bug - Black Bug

 

Black Bug -

Black Bug

(FDH Records ; 2010) 

 

 

    Ce duo suédois (Lily et Ruslav, sur scène accompagnés d’un batteur), qui avait déjà sorti quelques 7’’, a publié cette année son premier album, au visuel moins surprenant que la musique qu’il présente.  Le disque démarre par « Razor Face », un curieux amalgame sonore sur lequel saturent différents éléments : les lignes de basse (jouées sur scène au clavier), qui sont l’élément indispensable à la tenue de la plupart des morceaux, mais aussi le chant strident, quasiment une constante sur ce disque. 

 

    Le style musical du groupe est relativement difficile à définir ; Black Bug se situe dans la grande mouvance post-punk, les influences new-wave à tendance bruitiste apparaissent comme les plus importantes pour ce groupe. Des boîtes à rythmes sont utilisées sur plusieurs morceaux, ajoutant un peu de froideur et de synthétique à des compositions déjà peu chaleureuses (« Well Well », « Mental Ray »). Ce premier album propose aussi  des bidouillages sonores à la limite du kitsch, mais qui ne manquent pas d’un certain charme désabusé (« I’ve got eyes », « Fell In love with », « Mental Ray »).  

 

    Les solos de guitares bruitistes, joués dans les aigus, sont sur le disque en alternance avec des boucles de quelques notes abrutissantes à souhait (notamment « Unicorn » ou « Run », proprement traumatisants). Le chant est partagé entre les deux membres du groupe, Lily et Ruslav ; à ce titre, il est à la fois inquiétant et réjouissant de constater que la fille hurle avec beaucoup plus de hargne et de violence que son collègue (« Fell in love with », « Unicorn »). Au lieu de servir de repos et d’apporter un peu d’air frais, les quelques interludes instrumentaux, généralement plus lents que les autres morceaux, ajoutent encore à l’ambiance glauque de l’ensemble (« Mental Ray », « Untergang »).  

 

    Ce disque est d’une densité remarquable et se distingue par une remarquable unité : aucun morceau ici qui ne soit de trop, malgré l’approche délibérément lo-fi qui se transforme en handicap pour de trop nombreux groupes. De plus, la brièveté des chansons (quinze pistes pour moins de 25 minutes de musique au total) rend impossible tout sentiment d’ennui ou de redite sur cet album.  Black Bug prouve surtout, qu’au-delà du peu de moyens employés pour la réalisation de ce disque, ce groupe possède des compositions efficaces et une ascendance rock’n’roll qui ne se démentent pas – le dernier morceau, « Absorbing Hearts », en témoigne. 

 

 

 

 

 

Liste des chansons : 

  1. Razor Face
  2. Well Well 
  3. Run 
  4. Mental Ray
  5. Inside Out 
  6. The Wave 
  7. I’ve got eyes 
  8. Unicorn 
  9. Billy Montana 
  10. S.R.A 
  11. Beating your heart out 
  12. Untergang 
  13. Make her 
  14. Fell in love with
  15. Absorbing Hearts

Le groupe sur MySpace : www.myspace.com/theblackbug

 

 

 

 

 

 

Vidéo :

 

"The Wave"

 

"Billy Montana"

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