29 mai 2010 6 29 /05 /mai /2010 20:25

Purple Rhinestone Eagle - Amorum Tali Purple Rhinestone Eagle

Amorum Tali
(Eolian Records ; 2009)

 

 

   Malgré sa pochette colorée et sa calligraphie décidément psychédélique, ce premier EP de Purple Rhinestone Eagle n’a pas beaucoup de points communs avec The Piper at The Gates of Dawn ou Forever Changes. Purple Rhinestone Eagle se place dans une niche musicale à l’honneur ces dernières années : celle du heavy-psyche, un genre longtemps honni et redevenu officiellement cool avec la sortie du premier album de Wolfmother, en 2006 (le groupe australien avait cependant une approche plus délibérément agressif que la plupart de ses successeurs). Les amateurs du genre peuvent également écouter l’excellent premier disque du groupe Ancient People ou celui des Birds of Avalon).

 

    Enregistré en quelques jours sur matériel analogique au mois d’octobre 2008, le disque est sorti au mois de mars 2009. Les trois filles originaires de Portland qui forment Purple Rhinestone Eagle livrent avec ces premières chansons un joli coup de force. Trois des morceaux sont assez longs, tous sont denses et habités. La guitare et la batterie se livrent sur toutes les pistes de cet EP un dialogue qui se mue en de longues incantations lugubres : le premier morceau du disque, « The Meadow », est un modèle du genre. Les riffs de guitare occupent la place centrale des morceaux, la frappe de batterie est lourde et abrutissante. Le chant n’a que rarement une place prépondérante sur ces cinq morceaux : le groupe s’attache plus volontiers à la création d’un espace sonore entêtant qu’à des envolées vocales. Respectant les habitudes du heavy-psych (et celle de son frère bâtard, le métal), les paroles font la part belle à des délires ésotériques et à un bestiaire plus ou moins fantastique, sous couvert de mythologies diverses… « Sleep, Golden Sleep » débute ainsi sur la phrase suivante : « The Queen of street cats, the patron saint of the ravens / Told me of a vision she once had ». Hormis cet élément (parfois) risible, qui fait souvent partie des contraintes de ce genre musical, il faut reconnaître à Purple Rhinestone Eagle le mérite d’avoir réussi son début de carrière : Amorum Tali de bons morceaux, solides et appliqués : le groupe marque donc un grand coup avec ce premier EP, assurément porteur d’espoirs.

 

    Selon les informations disponibles actuellement, Purple Rhinestone Eagle est en train d’enregistrer son premier « véritable » album : il devrait sortir cet été, avant que le groupe ne se lance dans une tournée européenne (prévue pour le mois de septembre prochain).

 

 

 

 

 

Liste des chansons :

  1. The Meadow *
  2. Sleep, golden sleep *
  3. Tidal Wave
  4. Walk with the wizard
  5. Earth to temper the fire

Le MySpace du groupe : www.myspace.com/purplerhinestoneeagle

 

 

 

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19 mai 2010 3 19 /05 /mai /2010 22:51

Hacienda - Big Red & Barbacoa

Hacienda -

Big Red & Barbacoa
(Alive Records ; 2010)

 

 

 

    Deux ans après leur remarquable premier album (Loud is the night, déjà sorti par Alive Records), le groupe Hacienda vient de sortir son deuxième LP. Pour la deuxième fois, le groupe des frères Villanueva fait appel à Dan Auerbach pour se charger de la production. Si on n’a malheureusement pas d’informations sur les raisons qui ont poussé le groupe à choisir une photo de couverture d’album aussi laide (le groupe est-il sponsorisé par un conglomérat de boissons gazeuses sans alcool ?), il est heureux de constater qu’Hacienda n’a pas perdu l’inspiration qui lui avait permis d’écrire et d’enregistrer de très belles chansons.

 

    Après avoir accompagné Dan Auerbach dans la tournée qui a suivi la sortie de son premier album solo, Hacienda offre ces douze nouvelles chansons. Le premier élément frappant de cet album consiste dans le son : Hacienda a élargi son répertoire, en conservant les bases qui avaient contribué au succès de Loud is the Night. Le groupe de San Antonio aime le travail bien fait : les tendances perfectionnistes du groupe sont ici visible sur les harmonies enregistrées sur « I keep waiting » et « Got to get back home »  

 

    Une des forces d’Hacienda est de parvenir, avec beaucoup de retenue, à créer un univers musical spécifique, évoquant diverses influences – très majoritairement sixties. Sur ce disque, les quelques solos qui ponctuent les morceaux ne sont jamais des démonstrations de technique : pour ce groupe, un riff marquant ou une séquence de guitare précise auront toujours plus d’importance qu’un solo virtuose. L’instrumentation utilisée sur cet album participe à cet ensemble chaleureux, qui n’exclut pas une certaine mélancolie. Les deux morceaux instrumentaux, qui donnent son nom au disque « Big Red », « Barbacoa », sont des exemples frappants de la capacité du groupe à livrer des pistes faussement simples et instantanément implacables.

 

    L’excellence de certaines chansons, qui éclate de façon évidente dès les premières mesures de morceaux tels que « You’re my girl » ou de « Apples » font de Big Red & Barbacoa le disque de la confirmation des espoirs placés en Hacienda,  un des meilleurs groupes actuels, inspiré et hors du temps.

 

 

 

 

 

Liste des chansons :

  1. Who’s heart are you breaking
  2. Younger days
  3. I keep waiting *
  4. Hound dog
  5. Prisoner
  6. Big Red
  7. You’re my girl *
  8. Apples *
  9. As you like it
  10. Got to get back home *
  11. Mama’s cookin’
  12. Barbacoa

Le MySpace du groupe : www.myspace.com/haciendaspace

 

 

 

 

 

Vidéos :

 

Un pub pour l'album

 

Une autre

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18 mai 2010 2 18 /05 /mai /2010 21:37

Box Elders - Alice & Friends

Box Elders -
Alice And Friends

(2009 Goner Records)

 

 

Qu'on l'aime ou non, le dessin de la pochette reflète assez bien le son de Box Elders : confus, coloré et faussement naïf. Venus d'Omaha (plus grande ville de l'état du Nebraska qui compte aussi comme représentants les formidables Brimstone Howl) et signés sur le redoutable label Goner, Box Elders sont un trio de jeunes gens hirsutes ayant une tendance à beugler collégialement dans un micro tout en jouant des comptines déglinguées au son outrageusement garage.

 

Composé de deux frères, Clayton et Jeremiah McIntyre (basse et guitare respectivement, braillements collectifs), et d'un batteur nommé Dave Goldberg qui joue de la batterie et du clavier en même temps (il faut le voir pour le croire), le groupe propose avec cet Alice And Friends un garage-rock coloré, une sorte de pop bubble-gum mutante où toutes les guitares sont saturées au-delà de l'audible et l'attitude crétine à souhait. Walt Disney version punk en somme.

 

L'image fait frémir. Tout cela ne devrait pas fonctionner. Tant de choix délibérément mauvais ne peuvent accoucher que d'un album d'une laideur absolue. Or Box Elders ne sont pas si bêtes qu'ils veulent le faire croire (on n'est pas chez Offspring tout de même), ici le terme punk renvoie plutôt à une idée de je-m'en-foutisme joyeusement assumé. Alice & Friends est un monstre certes, mais un monstre de rock'n'roll.

 

Les frangins font preuve d'une aisance mélodique incroyable tout au long des 14 morceaux que compte le disque. Interprétées avec ferveur et talent, les bluettes garage des Box Elders sont des hymnes à l'innocence qui entrent en tête insidieusement pour ne jamais en ressortir. De la country mal foutue de "Dave" au surf-rock de "Jackie Wood' et "Atlanta", en passant par la pop façon girl group de "Stay" et le folk de "Ronald Dean", l'album regorge de bons morceaux soumis au régime braillard des Box Elders. Un des meilleurs albums de 2009.

 

 

 

 

Tracklisting :

 

1. Jackie Wood  *

2. Alice & Friends  *

3. Stay

4. Dave  *

5. Necro

6. Atlantis

7. One Foot In Front Of The Other

8. Talk Amongst Yourself  *

9. Hole In My Head

10. Ronald Dean  *

11. Isabella

12. Cougars

13. 2012

14. Death Of Me  *

 

Le MySpace du groupe : www.myspace.com/boxelders

 

 

 

Vidéo :

 

"Jackie Wood"

 

 

 

 

 

 

Vinyle :

 

Box Elders - Alice & Friends

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16 mai 2010 7 16 /05 /mai /2010 22:18

The Soft Pack - The Soft Pack

The Soft Pack -
The Soft Pack

(2010 Kemado)

 

 

Après avoir abandonné en 2009 le nom amusant de The Muslims, le quatuor de San Diego qu'il convient désormais d'appeler The Soft Pack sortent leur premier véritable album sur le label Kemado. Ce disque était très attendu des fans de The Muslims – quel dommage qu'ils aient changé de nom ! –, depuis le fantastique premier EP du groupe sorti en 2008. Le combo y déployait un rock garage bien ficelé, dans une veine proche des Modern Lovers, avec assez de refrains pop pour en faire un des albums les plus marquants de l'année.

 

Pour ce nouvel album, The Soft Pack ont bénéficié de moyens à la hauteur du buzz qui les accompagne désormais. Fini les enregistrements à l'arrache dans un garage moisi avec des musiciens de passage, le groupe s'est stabilisé autour d'un line-up et a enregistré dans un véritable studio.

 

Malgré le changement de patronyme, le groupe mené par Matt Lamkin n'a rien perdu de sa fougue sur les dix morceaux inédits que contient cet album. Bien que poli et travaillé, le son du groupe n'en reste pas moins abrasif, et leur rock tendu. Le rythme, effréné, retombe assez peu. The Soft Pack prouvent ainsi que la douceur que leur nom suggère est une antiphrase lors de morceaux échevelé tels que "Move Along" ou "Flammable".

 

A l'image de la pochette de leur album, The Soft Pack ne sont pas dans la pose. On pourrait croire qu'il s'agit d'une bande de garçons bien élevés qui jouent leur rock scolairement. Pourtant, leur musique, sauvage, et les textes cinglants de Matt Lamkin, plein de conseils de vie et de prises de positions défiant l'establishment, révèlent un groupe étrangement subversif. Entre rythmiques surf et gimmicks pop, The Soft Pack envoient quelques messages bien sentis sans avoir l'air d'y toucher.

 

Parmi ces chansons-manifestes, l'album, très court, contient au moins deux titres imparables : "Answer To Yourself" et "C'Mon" qui possède un refrain idiot que viennent contrebalancer des couplets plein de morgue ("Nowhere to shoot, nowhere to aim, no one to gun, no one to blame, no one with shame, no one plays to get what they deserve"). Le riff d'ouverture d'"Answer To Yourself", son texte donneur de leçon ("you gotta answer to yourself, you can't depend on anyone else/…/you gotta write down what you know, make sure that it's known, because they're coming along to see what you done, and claim it for their own") et son irresistible refrain font partie des choses les plus réjouissantes de l'album. Un grand morceau, pour un excellent album.

 

 

 

 

 

Tracklisting :

 

1. C'Mon *

2. Down On Loving

3. Answer To Yourself *

4. Move Along

5. Pull Out *

6. More Or Less

7. On My Time

8. Tides Of Time

9. Flammable

10. Mexico

11. Parasites *

 

Le groupe sur MySpace : www.myspace.com/thesoftpack

 

 

 

 

 

Vidéos :

 

"Answer To Yourself"

 

"C'mon"

 

 

 

 

 

Vinyle :

 

The Soft Pack - The Soft Pack

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11 mai 2010 2 11 /05 /mai /2010 13:34

Johnny Cash Ain’t No Grave - American Recordings VI

Johnny Cash -

Ain’t No Grave - American Recordings VI
(American / Lost Highway ; 2010)

 

 

    Près de sept ans après sa mort, Johnny Cash sort toujours des albums. Au vu de la durée de sa carrière, et s’il doit suivre l’exemple de Jimi Hendrix, nos arrière-petits-enfants devraient encore pouvoir acheter des albums inédits de Johnny Cash. Ce disque est le sixième de la série des American Recordings, commencée par Cash sur l’initiative du producteur Rick Rubin en 1994. Comme c’est le cas pour les autres disques de cette série[1], Ain’t no grave propose quasi-exclusivement des reprises.

 

    Le disque commence par une reprise de Claude Ely, un prêcheur exalté connus pour la ferveur avec laquelle il entonnait ses sermons dans l’église de sa paroisse, et qui en a enregistré quelques-uns, qui ont été compilés dernièrement par le label… Cette première piste, « Ain’t no grave », qui donne son nom au disque, est interprétée sur un tempo lent sur fond de guitare, de piano et d’orgue ; les percussions sont assurées par des chaînes qui retombent inlassablement, alors qu’un banjo apporte un peu de lumière au tableau. Un peu plus loin apparaît le morceau « For the good times » de Kris Kristofferson, un ami de longue date de Cash. La chanson apparaît sur le premier album de Kristofferson, sorti en 1970. La version de Cash est réussie, mais reste assez proche de l’originale. Sur le même modèle, la reprise de « Can’t help but wonder where I’m bound » de Tom Paxton est une belle réussite, et permet de mettre en évidence un compositeur folk malheureusement sous-estimé.

 

    Des chansons comme « Redemption Day » et « 1 Corinthians 15 :55 » montrent un aspect important de Cash : sa capacité à interpréter et à faire siens des morceaux venus d’horizons divers, et son attachement à la religion chrétienne. La seconde chanson cite la première épitre aux Corinthiens, dans laquelle Saint Paul évoque la mort (« O mort, où est ta victoire? O mort, où est ton aiguillon? » pour la VF). « I don’t hurt anymore » est une ballade améliorée par cette nouvelle version, la version originale (chantée par Hank Snow en 1954) étant aujourd’hui relativement difficile à écouter. Le disque propose aussi une reprise (pas très originale) de « A Satisfied Mind », une chanson dont Cash avait déjà enregistré une version (en 2004) pour la B.O.F. du deuxième volet de Kill Bill, et « Last Night I had the strangest dream » qu’il chantait déjà à la fin des années 1960, en pleine guerre du Vietnam[2]. Le disque s’achève sur une version touchante de la chanson hawaïenne « Aloha Oe », où la voix de Cash se montre terriblement expressive, à la limite de la rupture, et transcende cette chanson, loin de la version établie par Elvis Presley en 1961 pour le film Blue Hawaii.   

 

    Hanté par la mort au moment d’enregistrer les chansons qui composent cet album (il venait de perdre son épouse), Johnny Cash se montre une fois de plus à son avantage sur les dix pistes de cet album, tranquillisé face à la mort par ses convictions religieuses. S’il ne redéfinit pas la carrière de son auteur, ce disque est incontestablement une réussite et le fait qu’il soit relativement court a préservé les auditeurs de pistes inutiles.

 

 

 

 

Liste des chansons :

  1. Ain’t no grave *
  2. Redemption day
  3. For the Good Times*
  4. 1 Corinthians 15:55
  5. Can’t help but wonder where I’m bound*
  6. A satisfied mind
  7. I don’t hurt anymore
  8. Cool water
  9. Last night I had the strangest dream
  10. Aloha Oe*

 

 

 

 

Vidéo :

 

"Ain't No Grave"

 


[1] Chacun des albums de la série American Recordings possède d’excellents morceaux, mais PlanetGong recommande en particulier le premier disque, une réussite totale. Il convient d’ajouter à cette série de six albums le coffret Unearthed, sortie à la fin de l’année 2003, quelques semaines après la mort de Cash, et riche de nombreuses prises alternatives et des morceaux issus du répertoire Gospel.

 

[2] La chanson apparaît notamment sur le Live at Madison Square Garden, enregistré en 1969, et sorti par Columbia en 2002.

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6 mai 2010 4 06 /05 /mai /2010 15:50

Thee Oh Sees - Dog Poison Thee Oh Sees -

Dog Poison
(Captured Tracks ; 2009)

 

 

    En 2009, Thee Oh Sees, un groupe de San Francisco a grandement contribué au mouvement qui semble s’être emparé de leur ville, d’où provient depuis quelques mois un flot ininterrompu d’excellents disques (notamment ceux de Ty Segall, Wooden Shjips, Moon Duo, Fresh & Onlys – et de leur chanteur, Tim Cohen). L’année 2009 a vu Thee Oh Sees publier trois albums sur autant de maisons de disques : ce Dog Poison, mais aussi Zork’s Tape Bruise (une compilation de démos, sorti chez Kill Shaman), et Help (sorti par In The Red).

 

    Dog Poison est un projet qui semble un peu particulier dans la démarche de Thee Oh Sees : ces dix morceaux semblent avoir été composés et enregistrés dans la même journée. Heureusement, rien ne semble pouvoir arrêter le groupe de jouer de bonnes pistes, quel que soit le style choisi. Si la parenté de leurs morceaux avec ceux d’autres groupes est évidente, les membres de Thee Oh Sees semblent décidés à brouiller les cartes pour créer un univers qui leur soit propre. Le groupe utilise donc des moyens classiques du garage-rock : guitares cinglantes et chant grinçant « The Fizz », sur laquelle la basse ample et gluante rappelle la jarre électrique du 13th Floor Elevator (c’est aussi le cas sur « Voice in the Mirror »).  L’immédiateté de la mélodie de « Sugar Boat » et son solo inattendu et appliqué, l’apparition d’une flûte à plusieurs reprises sont d’autres exemples de la variété de styles et de moyens du groupe. Les rythmiques répétitives et hypnotiques de « Head of State » et de « Dead Energy » semblent convoquer les influences expérimentales des premiers années des Mothers of Invention et de CAN, alors que le chant s’échappe dans des directions diverses (en fausset de « The Sun goes all around », à l’abandon total sur « It’s nearly over »)… Thee Oh Sees parviennent avec ses dix pistes un véritable tour de force.

 

    Le groupe semble littéralement exsuder des chansons à un rythme délirant, ce qui est une rareté qui mérite d’être signalée à notre époque où les albums sortent à intervalles relativement réguliers de deux ans… Au moment où on écrit ces lignes, Thee Oh Sees vient de sortir un nouveau disque, Warm Slime (chez In The Red)… Ce groupe ne pense décidément pas au marché du disque, ni aux chroniqueurs musicaux amateurs en retard permanent.

 

 

 

 

 

Liste des chansons :

  1. The River rushes (to screw MD over) *
  2. Fake Song
  3. The Fizz
  4. Sugar Boat *
  5. Head of State *
  6. I can’t pay you to disappear *
  7. The Sun goes all around
  8. Voice in the mirror
  9. Dead Energy
  10. It’s nearly over

Le groupe sur MySpace : www.myspace.com/ohsees.

Le site du label Captured Tracks : www.capturedtracks.com.

 

 

 

 

Vinyle :

 

La pochette a été réalisée par un proche du groupe nommé Paul Wackers.

 

Thee Oh Sees - Dog Poison

 

 

 

 

 

Thee Oh Sees : tous les disques chroniqués sur PlanetGong

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4 mai 2010 2 04 /05 /mai /2010 21:49

22-20s - Latest Heartbreak EP

22-20s -
Latest Heartbreak EP

(TBD 2010)

 

 

La séparation des 22-20s peu de temps après la sortie de leur premier album studio en 2006 fut vécue comme un drame par les quelques gens qui suivaient de près la trajectoire du groupe. Loin de tous les groupes survendus par la presse rock de l'époque, le quatuor mené par Martin Trimble était un groupe de blues-rock classieux, au potentiel fabuleux. Son split avait tout du gâchis.

 

Dire qu'on est heureux de revoir le groupe en activité est un euphémisme. Pour cette même raison, on est un peu fébrile à l'idée d'écouter les nouveaux morceaux des 22-20s. Seront-ils à la hauteur de nos espérances ? On a coutume des retours ratés, et l'idée que le groupe se rode en concert avant de revenir apparaît comme une sage décision. Comme à ses débuts, le groupe sort ainsi un EP ne contenant que quelques morceaux enregistrés en public.

 

Latest Heartbreak propose 4 morceaux inédits dont la plupart figureront dans le prochain album du groupe prévu pour fin mai et intitulé Shake /Shiver/Moan. Le line-up du groupe a quelque peu changé depuis 2006, le claviériste Charly Coombes ayant refusé de revenir dans le groupe pour privilégier son travail avec ses frangins de Supergrass (sans doute un mauvais choix de carrière au vu de la dissolution du combo d'Oxford). Il est remplacé chez les 22-20s par un guitariste nommé Dan Hare, ce qui modifie l'équilibre du groupe.

 

Le son des 22-20s est plus musclé qu'avant et a un peu perdu de son charme sans le clavier chaleureux de Coombes qui venait en contrepoint de la guitare de Trimble. Les compositions sont heureusement excellentes et très dynamiques (notamment "Latest Heartbreak") , mais aucune ne frappe autant que "Why Don't You Do It For Me ?" ou "Devil In Me". Convaincant sans être renversant, ce EP marque un retour en douceur pour les 22-20s. On espère qu'ils ont gardé leurs meilleures cartouches pour l'album.

 

 

 

 

Tracklisting :

 

1. Latest Heartbreak

2. Heart On A String

3. Ocean

4. Shake, Shiver And Moan

 

L'EP est disponible en téléchargement gratuit sur le site officiel du groupe.

 

 

 

 

Vidéo :

 

"Latest Heartbreak"

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3 mai 2010 1 03 /05 /mai /2010 20:50

Buddy Holly - Buddy HollyBuddy Holly -

Buddy Holly
(Coral ; 1958)

 

    Cet album est le premier album officiel de la carrière solo de Charles Hardin Holley, un des plus importants artistes du rock’n’roll des années 1950. Cependant, il s’agit peu ou prou du deuxième album des musiciens qui avaient enregistré The ‘‘Chirping’’ Crickets  sous le nom de The Crickets. En effet, de tous les membres du groupe, seul Nikki Sullivan (guitariste rythmique des Crickets) ne participe pas à l’album. L’autre différence importante entre  The Chirping Cricket et ce Buddy Holly est la réalisation de l’album : le disque se passe en effet des harmonies vocales des Picks, qui avaient fait merveille pour assurer les chœurs sur la plupart des chansons des Crickets. Quelques morceaux accordent encore une importance prédominante aux arrangements vocaux (« I’m gonna love you too », « Rave On »), mais cette démarche est nettement moins systématique que sur l’album des Crickets.  

 

    Pour des raisons de droits – et aussi dans le but de diversifier un artiste superbement créatif, ce disque est sorti sous le label Coral, alors que The ‘Chirping’ Crickets était sorti par Brunswick... Derrière ces manipulations commerciales se cachait le géant du disque Decca, propriétaire des deux labels. Apparemment, entre le mois de novembre 1957 et le mois de février 1958, les lunettes sont devenues officiellement pas cool ; ce qui a conduit Coral à choisir pour la pochette de l’album une photo de trois-quarts face magnifique, où le regard de myope de Buddy Holly impressionne.

 

    Cet album, souvent considéré comme légèrement inférieur à The ‘Chirping’ Crickets, possède des atouts qui en ont fait un classique absolu : aux intouchables « Peggy Sue » et « Everyday », il faut ajouter quelques chansons extraordinaires « I’m gonna love you too », « Listen to me » (le début d’album est proprement hallucinant), mais aussi « Words of Love », à laquelle les Beatles doivent un pan entier de leur carrière. En seulement douze pistes, le disque permet d’apprécier l’étendue des influences de Buddy Holly : il interprète des pistes typiques du rock’n’roll des années 1950 : « Ready Teddy », ainsi que « (You’re so square) Baby I don’t care », une chanson préalablement enregistrée par Elvis Presley, composée et écrite par le diabolique duo Jerry Leiber & Mike Stoller. Buddy Holly s’attaque avec brio à « Valley of Tears », un morceau au style facilement reconnaissable de Fats Domino & Dave Bartholomew, qui enchaînaient les tubes dans la deuxième partie des années 1950. Buddy Holly livre sur ce morceau une démonstration de ses capacités vocales, qu’il utilise parfaitement, quel que soit le style : son chant domine les morceaux avec autorité sur « Rave On », un morceau signé West, Tilgham & Petty (qui avaient déjà écrit « Oh Boy » interprété sur l’album The ‘‘Chirping’’ Crickets). Dans un registre différent, son chant se fait beaucoup plus chaleureux et profond (et ponctué d’inimitables hoquets) sur « Look at me », un véritable classique à réévaluer, emmené par une délicate mélodie au piano. 

 

   Un des grands moments du disque est incontestablement « Peggy Sue », une chanson déjà sortie en 45 tours, que Buddy Holly et son groupe ont écrite et dont ils ont livré la version définitive (malgré les célèbres tentatives de John Lennon et des Beach Boys) : rythmique solide et dynamique, solo de guitare concis et efficace, paroles ridiculement simples, chant maniéré : l’alchimie, inimitable, est parfaite. Un peu plus loin, apparaît « Everyday »… A l’origine, le morceau était en face B de « Peggy Sue » (le 45 tours était sorti à la fin de l’été 1957). Le clavier au son caractéristique est un célesta, joué sur ce morceau par Vi Petty, l’épouse du producteur Norman Petty. L’inimitable rythmique de la chanson aurait été jouée par Jerry Allison en frappant ses mains sur ses cuisses. La voix de Buddy Holly plane au-dessus de la musique de façon irréelle, et le résultat est simple : deux minutes de pure magie.

 

    Avec les douze chansons qui composent cet album (pour moins de vingt-cinq minutes de musique), et moins de six mois après la sortie de The ‘Chirping’ Crickets, Buddy Holly s’installait pour toujours au sommet du rock’n’roll. Son influence a été considérable et elle se poursuit, bien au-delà de la brièveté de sa carrière : la qualité et la quantité des pistes qu’il a enregistrées en quelques années de carrière en font un artiste unique.

 

    Parmi les inconditionnels de Buddy Holly, ceux qui sont protégés par le bouclier fiscal peuvent s’offrir le prodigieux coffret « Not Fade Away : The Complete Studio Recordings and More » (sorti à la fin de l’année 2009), qui propose l’intégrale des morceaux enregistrés par le binoclard le plus célèbre de l’histoire du rock’n’roll. Les pauvres bougres pourront se consoler en écoutant les deux cent trois morceaux de ces six CD sur le site deezer, où ils sont tous en écoute gratuite. Les indigents n’ayant probablement pas accès à Internet, ils ne liront pas cet article : il est donc parfaitement inutile que je leur indique le moyen d’écouter cette extraordinaire intégrale.

 

 

 

 

Liste des chansons :

  1. I’m gonna love you too *
  2. Peggy Sue *
  3. Look at me *
  4. Listen to me
  5. Valley of Tears
  6. Ready Teddy
  7. Everyday *
  8. Mailman, bring me no more blues
  9. Words of Love *
  10. (you’re so square) Baby I don’t care
  11. Rave On
  12. Little Baby

 

 

 

Vidéos :

 

"Peggy Sue"

 

"Look At Me"

 

"Words Of Love"

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2 mai 2010 7 02 /05 /mai /2010 15:20

Waylon Thornton and the Heavy Hands - Yours TrulyWaylon Thornton and the Heavy Hands 

-Yours Truly
(Moon Recordings ; 2010)

 

 

    Depuis quelques années, Waylon Thornton enregistre avec son épouse des disques de rock'n'roll agressif dans des conditions rudimentaires, en hurlant ses morceaux à la façon de Little Richard. A la recherche d'une certaine authenticité rock, sa démarche est largement influencée par les Cramps. Amoureux déclaré du rock'n'roll impétueux des années 1950, Thornton a pour modèle un des héros obscurs de cette période, le légendaire Hasil Adkins, loser crasseux de l'histoire du rock, icône underground et modèle de tous les one-man-bands.

 

    Le chant déglingué de la première minute donne le ton de l’album : étonnant et dérangé, dissonant et enthousiaste… Rien de très surprenant, en somme, pour tous ceux qui connaissent déjà les deux albums précédents, Pure Evil et X-Ray. Le premier morceau, « Yours Truly » prend la forme d’une incantation malsaine aux  chœurs discordants, avant l’arrivée d’une guitare acoustique (branchée sur l'électrique) et d’une rythmique minimaliste. Les quatre premiers morceaux du disque sont joués avec les mêmes moyens : la voix sature, la guitare sature, la frappe de batterie est basique… Waylon Thornton semble décidé à faire de nécessité, vertu : par son chant enthousiaste et passionné, il revient à l’essence même du rock’n’roll… « Meet Me By The Garbage Can » commence par la promesse suivante : « I'm gonna kick your ass motherfucker ! »… Le message est clair, et Waylon Thornton le répète à l’envi, en utilisant par moments des approches légèrement différentes de son univers rock (notamment un riff de guitare surf sur « I See Evil », au son fruste mais irrésistible, qui rappelle les toutes premières productions des White Stripes).

 

    L’album possède quelques pépites à l’effet immédiat, et qui restent longtemps en tête – Waylon Thornton rend des hommages évidents à ses modèles, les pionniers du rock’n’roll, et il est clair que ses chansons en rappellent des dizaines d’autres. Assez logiquement, la plupart des morceaux sont brefs (il y a quatorze morceaux sur ce disque qui dure moins de vingt-six minutes), parmi lesquels les plus percutants sont « Coca-Cola Rock’n’Roll » et ses paroles accablantes « We do things the American Way / We don’t listen to what you say », mais aussi « Walking With The Wicked », le premier morceau du disque qui soit totalement électrique : une structure blues, pas très subtile, mais efficace et entêtante Citons encore « Color TV », une chansons à l’énergie contagieuse, et qui aurait pu être enregistré par Buddy Holly, si celui-ci ne s'était pas écrasé en avion mais retiré dans la campagne et avait vécu en homme des bois pendant cinquante ans.

 

    Avant Yours Truly, Waylon Thornton avait déjà enregistré de nombreux disques, et comme il ne semble pas croire à la possibilité de faire une carrière d’artiste « normale » (ce en quoi il a probablement raison), il laisse régulièrement des liens de téléchargement légal vers ses albums, à l’adresse suivante : http://waylonshanethornton.blogspot.com/

 

 

 

 

Liste des chansons :

  1. Yours truly *
  2. Meet me by the garbage can
  3. I see evil
  4. Color TV
  5. Walking with the wicked *
  6. I Slayed the Hydra
  7. Men don’t cry
  8. Teenage gluehead
  9. Coca Cola Rock’n’Roll *
  10. Wolf wagon
  11. The man with the golden arm
  12. Tuned out
  13. Black Fur
  14. Manson Halloween

L'album est en téléchargement gratuit sur le blog de Waylon Thornton :
http://waylonshanethornton.blogspot.com/2010/01/wthh-006-yours-truly.html

 

 

 

Vidéo :

 

Le duo en concert en 2009

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29 avril 2010 4 29 /04 /avril /2010 13:48

The Dirtbombs - Race To The BottomThe Dirtbombs -
Race To The Bottom

(CASS Records 2010)

 

 

Face A :

 

"huiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiihhhiaaaaaahhhhhieueuueuueueajjjuuuuuuiiiiiiaaaaaaaaaaaaaaaau

ibliphuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiihhhiaaaaaahhhhhieueuueuueueajjjuuuuuuiiiiiiaaaaaaaaaaaaaaaauiblip-huiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiihhhiaaaaaahhhhhieueuueuueueajjjuuuuuuiiiiiiaaaaaaaaaaaaaaaau-bliphuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiihhhiaaaaaahhhhhieueuueuueueajjjuuuuuuiiiiiiaaaaaaaaaaaaaaaau-blip-blip -huiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiihhhiaaaaaahhhhhieueuueuueueajjjuuuuuuiiiiiiaaaaaaaaaaaaaaaauiblip-huiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiihhhiaaaaaahhhhhieueuueuueueajjjuuuuuuiiiiiiaaaaaaaaaaaaaaaauhuiiiiiiiiiiiii-iiiiiiiiiihhhiaaaaaahhhhhieueuueuueueajjjuuuuuuiiiiiiaaaaaaaaaaaaaaaau-ibliphuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiihhhiaaaaaahhhhhieueuueuueueajjjuuuuuuiiiiiiaaaaaaaaaaaaaaaauiblip-huiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiihhhiaaaaaahhhhhieueuueuueueajjjuuuuuuiiiiiiaaaaaaaaaaaaaaaau-ibliphuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiihhhiaaaaaahhhhhieueuueuueueajjjuuuuuuiiiiiiaaaaaaaaaaaaaaaau-blip-blip-huiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiihhhiaaaaaahhhhhieueuueuueueajjjuuuuuuiiiiiiaaaaaaaaaaaaaaaauiblip-huiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiihhhiaaaaaahhhhhieueuueuueueajjjuuuuuuiiiiiiaaaaaaaaaaaaaaaauhuiiiiiiiiiiiiiiiii--iiiiiiiihhhiaaaaaahhhhhieueuueuueueajjjuuuuuuiiiiiiaaaaaaaaaaaaaaaau-ibliphuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiihhhiaaaaaahhhhhieueuueuueueajjjuuuuuuiiiiiiaaaaaaaaaaaaaaaauiblip-huiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiihhhiaaaaaahhhh hieueuueuueueajjjuuuuuuiiiiiiaaaaaaaaaaaaaaaau-ibliphuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiihhhiaaaaaahhhhhieueuueuueueajjjuuuuuuiiiiiiaaaaaaaaaaaaaaaau-blip-blip-huiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiihhhiaaaaaahhhhhieueuueuueueajjjuuuuuuiiiiiiaaaaaaaaaaaaaaaauiblip-huiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiihhhiaaaaaahhhhhieueuueuueueajjjuuuuuuiiiiiiaaaaaaaaaaaaaaaauhuiiiiiiiiiiiiiiiiiiii-iiiiihhhiaaaaaahhhhhieueuueuueueajjjuuuuuuiiiiiiaaaaaaaaaaaaaaaau-ibliphuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiihhhiaaaaaahhhhhieueuueuueueajjjuuuuuuiiiiiiaaaaaaaaaaaaaaaauiblip-huiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiihhhiaaaaaahhhhhieueuueuueueajjjuuuuuuiiiiiiaaaaaaaaaaaaaaaau-ibliphuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiihhhiaaaaaahhhhhieueuueuueueajjjuuuuuuiiiiiiaaaaaaaaaaaaaaaau-blip-blip

huiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiihhhiaaaaaahhhhhieueuueuueueajjjuuuuuuiiiiiiaaaaaaaaaaaaaaaauiblip-huiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiihhhiaaaaaahhhhhieueuueuueueajjjuuuuuuiiiiiiaaaaaaaaaaaaaaaau"

 

Face B:

 

"..."

 

 

 

 

Vinyle

 

The Dirtbombs - Race To The Bottom

 

Un extrait, via le site du magasin Picadilly Records

 

 

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