13 septembre 2010 1 13 /09 /septembre /2010 05:24

Robert Harlow - Eye altering, alters all

Robert Harlow

Eye Altering, Alters All

(Beehive Company ; 2010)

 

    L’annonce de la sortie de cet EP trois titres par Robert Harlow a suscité surprise et curiosité parmi la rédaction PlanetGong : le chanteur de Conspiracy of Owls et de feu The GO avait-il décidé de se lancer dans une carrière solo, loin de ses habituels comparses ? Cette question inquiétante n’est fort heureusement restée que très peu de temps en suspens, puisqu’il s’est rapidement avéré que John Krautner et Marc Fellis (déjà dans The GO, pour ceux qui ne suivraient pas) accompagnaient Harlow sur ces quelques morceaux.

 

    La première chanson est de loin la meilleure de ce disque : « Eye altering, alters all » est l’adaptation musicale d’un poème d’Allen Ginsberg, qui citait lui-même un poème de William Blake. Harlow avait déjà adapté un texte de Ginsberg sur l’album Howl On The Haunted Beat You Ride (« Refrain »). Une fois de plus, l’adaptation est une belle réussite : la voix quelque peu plaintive de Harlow rend justice au texte du poète beat, la guitare acoustique joue une boucle pertinente,et la section rythmique, délibérément en retrait, livre une copie parfaite.  

 

    Les deux autres morceaux sont plaisants, et devraient réjouir tous les amateurs de The GO (période Supercuts) : « That’s when you fall » et « Ain’t it funny » pourraient en effet provenir de la même session d’enregistrement que ce live au chaleureux son lo-fi.

 

 

 

 

 

Liste des chansons :

 

  1. Eye altering, alters all *
  2. That’s when you fall
  3. Ain’t it funny

Les trois morceaux de cet EP peuvent être téléchargés gratuitement à l’adresse suivante : http://beehiverecording.com/single.aspx?id=1011

 

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12 septembre 2010 7 12 /09 /septembre /2010 06:17

Devendra Banhart - Little Yellow Spider

Devendra Banhart

Little Yellow Spider

(Young God Records / XL Records ; 2004)

 

 

    Au moment où sa carrière s’est développée de façon rapide et remarquable (entre les années 2003-2004), Devendra Banhart apparaissait comme artiste au style inclassable, et dont le talent et la créativité ne semblaient pas avoir de limites. Les deux LP sortis en 2004, à moins de six mois d’intervalle (Niño Rojo et Rejoicing in the hands), restent les symboles du talent débordant de Banhart.

 

    Les deux chansons proposées par cet EP sont issues de ces deux albums : la face A présente la version studio de « Little Yellow Spider », et la face B une version enregistrée en concert de « Will is my friend ». Sur ces deux pistes, Banhart montre toute l’étendue de sa classe : sa voix fragile et délicate fait merveille sur des mélodies faussement naïves, d’une beauté déchirante. Le guitariste et chanteur semblait alors touché par la Grâce, tant ses productions étaient d’une qualité irréprochable : ne serait-ce que par ses chansons de l’année 2004, Banhart s’est assuré le statut d’artiste qui compte.

 

 

 

 

 

Liste des chansons  :

 

Face A  : "Little Yellow Spider"

Face B : "Will Is My Friend"

 

 

 

Vidéo :

 

"Little Yellow Spider"

 

 

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10 septembre 2010 5 10 /09 /septembre /2010 21:17

The Incredible Staggers - Zombies Of Love

The Incredibles Staggers

Zombies of Love

 (Soundflat Records ; 2010)

 

 

    Voici enfin le retour du groupe autrichien le plus célèbre de la planète garage, quatre ans après la sortie de leur premier album, et après avoir modifié leur nom (The Staggers sont devenus The Incredibles Staggers)… La sortie de Zombies of Love était l’une des attentes de l’année en ce qui concerne le garage-rock européen, tant Teenage Trash Insanity avait été un disque enthousiasmant. Toujours chez Soundflat après plusieurs années consacrées à la scène et qui n’avaient vu le groupe que publier quelques EP, les craintes de voir les Staggers se fourvoyer étaient grandes.

 

    Heureusement, après « Alive », une première piste instrumentale en forme d’introduction enthousiasmante sur laquelle la guitare tient le premier rôle, le groupe montre qu’il n’a rien perdu de sa capacité à enchaîner de grands morceaux de garage-rock sixties. Les premières chansons rassurent en effet totalement l’auditeur : « That’s the beat » et « Zombies of Love » sont deux pistes entraînantes et efficaces, où les Incredible Staggers envoient du rock comme peu de groupes actuels. Les influences sont les mêmes, délibérément ancrées dans les compilations de garage (les désormais classiques séries Nuggets, Back from the grave, Peebles, etc.). Zombies of Love est toutefois remarquablement inspiré : « Unlike You ! » est aussi facile que merveilleux, et apparaît comme un des morceaux imparables de ce disque, et l’assurance d’un grand moment des prochaines performances live du groupe.

 

    « Little Sister » réjouira tous les fans de garage-rock : dans ce genre, le morceau est un véritable modèle : chacun de ses éléments remplit son rôle à merveille : la voix modifiée qui n’oublie pas de lâcher des hurlements quand il le faut, l’imparable jeu de farfisa, la guitare fuzz géniale, la guitare solo précise et la base rythmique, carrée et distincte. The Incredible Staggers touchent ici au cœur même du rock’n’roll : leurs morceaux sont avant tout faits pour danser et s’amuser, et le groupe qui poursuit son chemin avec une belle attitude jusqu’au-boutiste. Après de nombreuses écoutes, on ne sait toujours pas quelle chanson on préfère dans cet album : « The Creepy delivery song » pour son côté foutraque, « Wooly Mammoth » pour son approche appliqué du beat, « Green complexion » pour son immédiateté et ses paroles idiotes, « Just listen and see » pour son final délirant à la Blues Brothers ? Le groupe réalise également avec brio une reprise de « Little Latin Lupe Lu », un morceau des Righteous Brothers déjà repris dans les années 1960 par les Kingsmen et Mitch Ryder & The Detroit Wheels

 

    Bien que le temps ait passé depuis la sortie de leur précédent album, The Incredible Staggers prouvent avec ce disque qu’ils sont toujours un groupe inspiré et enthousiasmant, dont la discographie, quoique légère, est irréprochable.

 

 

 

 

Liste des chansons :

  1. Alive
  2. That’s the Beat *
  3. Zombies of Love *
  4. Unlike You !
  5. Trip with me
  6. Peg legged pirate twitch
  7. Little sister *
  8. Wooly Mammoth
  9. The Creepy delivery song
  10. Just listen and see *
  11. Green complexion
  12. I will never be free
  13. Little Latin Lupe Lou
  14. Psycho Highway

Le MySpace du groupe : www.myspace.com/staggers

 

 

 

 

Vidéo :

 

"Zombies Of Love"

 

 

 

 

Vinyle :

 

L'album vient avec tout un tas de gadgets : un poster du groupe, et un mobile à fabriquer soi-même suivant un plan.

The Incredible Staggers - Zombies Of Love

 

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9 septembre 2010 4 09 /09 /septembre /2010 20:00

The Black Hollies - Gloomy Monday Morning / Heart Of The Country

The Black Hollies -
Gloomy Monday Morning / Heart Of The Country

(Safety Meeting 2009)

 

 

En décembre 2009, lorsqu'il nous a fallu faire le bilan des meilleurs morceaux de l'année écoulée, les Black Hollies en avaient plusieurs à faire valoir. Leur troisième album Softly Toward The Light avait beaucoup tourné sur notre platine, grâce notamment à des pépites mod sixties telle que "Run With Me Run", "Can't Stop These Tears (From Falling)" ou ce "Gloomy Monday Morning" et son irrésistible groove.

 

Pour la version single de ce morceau, les new-yorkais ont eu la bonne idée de le coupler  avec une reprise de "Heart Of The Country" de Paul McCartney (tirée de Ram). Une vision aérienne du morceau que le groupe enrichit d'une fuzz et d'un orgue delicat. Trois minutes de bonheur que les fans du bon Paul devraient apprécier. Recommandé !

 

 

 

Tracklisting :

 

Face A : "Gloomy Monday Morning"

Face B : "Heart Of The Country"

 

 

 

Vidéo :

 

"Gloomy Monday Morning"

 

 

 

 

 

Vinyle :

 

The Black Hollies - Gloomy Monday Morning / Heart Of The Country

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8 septembre 2010 3 08 /09 /septembre /2010 13:50

Nerve City - Sleepwalker EP

Nerve City

Sleepwalker EP

(Sacred Bones ; 2010)

 

Derrière le nom de Nerve City se cache en réalité une seule personne, Jason Boyer, qui a déjà publié plusieurs EP, dont un 7’’(« Rel Tops », sorti cette année) et un 10’’ (sobrement intitulé « I Fucked Death » et publié l’année dernière). La musique produite par le groupe est une pop utilisant peu de moyens mais dont l’évidence mélodique éclate en quelques mesures : dès les intros des morceaux, la pertinence de Nerve City n’est plus sujette à caution (« Sleepwalker », « Armory », « Feelings »…).

 

La voix de Boyer et son jeu de guitare son les éléments prédominants dans les chansons. L’utilisation des percussions est ici minimale, et la guitare possède un rôle important dans la rythmique des morceaux. Les solos de guitares et les chœurs approximatifs qui marquent les premières pistes se muent en des constructions plus abstraites (en particulier sur « Runaway », qui rappelle Amen Dunes, mais aussi « Canaries »), avant « Sleepwalker pt.2 » qui vient boucler cet EP de façon parfaite.

 

Avec ces six enregistrements réalisés à la maison, qui transpirent l’authenticité lo-fi et (plus important) qui sont la preuve d’une inspiration variée et d’un talent indéniable, Nerve City s’annonce avec ce 12’’ comme un groupe à suivre.

 

 

 

 

 

 

Liste des chansons :

  1. Sleepwalker *

  2. Armory *

  3. Feelings

  4. Canaries

  5. Runaway *

  6. Sleepwalker pt.2

Le MySpace de Nerve City : www.myspace.com/nervecity

 

Le mp3 de "Sleepwalker", via le site Royal Rhino Flying

 

 

 

 

 

Vidéo :

 

"Sleepwalker", "Feelings" et "Runaway" sont écoute dans ce player vidéo.

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7 septembre 2010 2 07 /09 /septembre /2010 13:53

Can - Monster Movie

Can -
Monster Movie
(United Artists1969)

Lorsqu'on parle de Can, les albums les plus régulièrement cités sont les formidables Ege Bamyasi et Tago Mago, chefs d'œuvre de krautrock planant, expérimental et trippant que certains qualifieraient aujourd'hui de "barré", faute de pouvoir qualifier leur étrangeté et leur fascinante complexité.

 

Avant que le chanteur japonais Damo Suzuki ne traumatise les auditoires de ses cris perçants et de son interprétation habitée, le groupe allemand avait pour figure de proue un autre chanteur, un noir américain nommé Malcolm Mooney. Sa présence au sein de Can dura des débuts du groupe en 1968 jusqu'à 1970, pendant les années formatives du groupe qu'il mena avec un style vocal à mi-chemin entre spoken word et râle alcoolisé très éloigné de son successeur.

De ces premières années, Monster Movie et sa pochette qui cite à la fois le personnage de Galactus des comics Marvel et les portraits sans visage des peintures de René Magritte, est le meilleur témoignage (Soundtracks sorti en 1970 contient déjà des morceaux avec Suzuki, et les balbutiements du groupe n'ont vu le jour sur disque qu'en 1981 avec Delay 1968).

 

Comme de nombreux albums de cette époque, Monster Movie possède un morceau planant de 22 minutes qui dure le temps d'une face entière. Comme d'autres artistes de cette époque, le Can de 1969 (qu is’appelait alors The Can, comme le montre la pochette) était au croisement des chemins et se cherchait encore entre rock psychédélique, hard-rock et rock progressif primitif. Les prémices du minimalisme du groupe se trouvent à divers passages de cet album aux multiples facettes, toutes fascinantes.

 

La face A contient trois morceaux. Deux d'entre eux sont menés par une basse mélodique très dynamique, une guitare électrique emplie de fuzz et un synthétiseur strident. Si "Outside My Door" aurait pu figurer sur une compilation à la Nuggets avec son riff explosif et sa rythmique qui s'inspire de celle d'un train en mouvement ("I can hear a train whistle outside my door" chante Mooney), "Father Cannot Yell" invente carrément le post punk près d'une décennie avant que ce mouvement n'émerge dans le sillage de groupes tels que The Fall avec sa rythmique insistante et ce texte craché par Mooney comme un discours furieux. L'influence de ce morceau transparait sur des groupes actuels tels que Cheveu ou Liars. Le troisième morceau, "Mary, Mary So Contrary" est le détournement d'une comptine séculaire en morceau psychédélique planant qui navigue dans les mêmes eaux que les Pink Fairies de Never Neverland.

 

La face B "You Doo Right" est une histoire à elle seule, 20 minutes de jam bouillonnante extraites d'une session de six heures durant lesquelles le groupe, en transe, s'est laissé emporter par des rythmes tribaux hypnotiques jusqu'au bout de la fatigue. Mooney y scande le titre du morceau comme un mantra, qu'il entrecoupe de passages tirés d'une lettre d'amour, au romantisme pseudo-biblique ("you made a believer out of me baby", "once I was blind now I can see"). Le chanteur y apparait comme possédé, dans un état psychique inquiétant. Rien d’étonnant à l’écoute de ce morceau qu’il ait quitté le groupe l’année suivante et soit rentré aux Etats-Unis, sur recommandation de son psy qui s’inquiétait de sa santé mentale.

 

La suite de la carrière de Can est connue : le groupe a ensuite engagé Damo Suzuki, un artiste tout aussi dérangé, rencontré par le groupe alors qu’il faisait la manche dans la rue en chantant. Le son du groupe s’est affiné jusqu’à aboutir à ce son minimaliste qui a fait sa renommée et Can n’est plus jamais retourné dans des eaux aussi psychédéliques que celles traversées au cours de ce Monster Movie magistral. Bien que les musiciens s'en défendent, ce Can là possède une base rock solide, qui tranche avec le son futur du groupe. Peu de groupes possèdent un premier album "de jeunesse" aussi stupéfiant que ce Monster Movie.

 

 

 

 

Tracklising :

 

1. Father Cannot Yell *
2. Mary, Mary So Contrary
3. Outside My Door *
4. Yoo Doo Right *

 

L'album est en écoute sur Deezer : www.deezer.com/fr/#music/can/monster-movie-302384

 

 

 

 

Vidéos :

 

"Outside My Door"

 

Un extrait de "Father Cannot Yell"



 

 

 

 

Vinyle :

 

Une pochette étrange, où apparaît Galactus, le dévoreur de mondes de l'univers Marvel, sans visage, ce qui donne un côté Magritte à la pochette. Notez le nom du groupe en bas à droite, "The Can".


Can - Monster Movie

 

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6 septembre 2010 1 06 /09 /septembre /2010 10:58

Dum Dum Girls - I Will Be

Dum Dum Girls

I Will Be

(Sub Pop ; 2010)

 


Ce premier album est le fruit d’un projet d’une californienne atypique, Kristin Gundrend, qui se définit elle-même comme très éloignée des clichés habituels (remarquons au passage que les artistes se présentant comme de véritables clichés sont assez rares). Les Dum Dum Girls sont un groupe construit de façon relativement artificielle, les membres étant « recrutées » aux quatre coins des Etats-Unis. Ce nouveau girlsband semble être devenu le nouvel étendard de SubPop, label important de la musique indépendante nord-américaine, qui ne pouvait se permettre de passer plus longtemps à côté d’une vague musicale déjà vieille de quelques années.

 

L’album commence bien : les premières mesures de « It only takes one night » sont accrocheuses, et le refrain diablement efficace. La chanson suivante, « Bhang Bhang I’m a burnout », utilise les mêmes moyens, avec autant de pertinence : un riffde guitare à tendance surf, une rythmique robotique incessante, des chœurs partent dans tous les sens, si bien qu’on pense se trouver en face d’un album sorti par les Vivian Girls sous un autre nom. Cette impression se reproduit plus loin dans l’album, et à plusieurs reprises, notamment sur la chanson-titre, « I will be ». A la batterie, Franckie Rose, qui a joué pour les Crystal Stilts et les Vivian Girls, ne doit pas se sentir trop dépaysée par ce qu’elle doit faire avec les Dum Dum Girls. Les amateurs du genre devrait trouver leur bonheur avec ce disque ; le groupe revendique en outre une parenté avec le Velvet Underground, ce qui constitue un sauf-conduit imparable dans le monde cool du rock’n’roll: « Rest of our lives » est le morceau le plus marqué par le groupe de Lou Reed.

 

Le disque s’achève sur un bon morceau de pop éthéré, « Baby don’t go », sur lequel le groupe prend son temps et touche juste avec une relative économie de moyens. Reprise vaporeuse d'un morceau de Sonny & Cher, la chanson  se démarque clairement des autres pistes de l’album et montre des aspects intéressants des capacités du groupe.   I will ben’est clairement pas l’album de l’année, mais s’écoute sans déplaisir, et contient de belles chansons : l’avenir dira si le projet Dum Dum Girls est viable à long terme. Pour un premier album, c’est plus qu’honnête, même si tout le battage qui entoure le groupe est largement exagéré.

 

 

 

 

Liste des chansons :

  1. It only takes one night *

  2. Bhang Bhang, I’m a burnout

  3. Oh mein me

  4. Jail la la

  5. Rest of our lives

  6. Yours alone

  7. Blank Girl

  8. I will be *

  9. Lines her eyes

  10. Everybody’s out

  11. Baby don’t go *

Le groupe sur MySpace : www.myspace.com/dumdumgirls

 

 

 

 

 

Vidéo :

 

"Bhang Bhang"


 

 

"It Only Takes One Night"

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5 septembre 2010 7 05 /09 /septembre /2010 06:17

Franz Ferdinand Darts of Pleasure / Shopping for blood

Franz Ferdinand

Darts of Pleasure / Shopping For Blood

(Domino 2003)

 

    Quoi qu’on puisse penser aujourd’hui du groupe, il est indéniable que l’apparition de Franz Ferdinand dans le paysage musical britannique fut novatrice, surprenante et salutaire. Ces quatre Ecossais, qui profitaient de leur tournée pour lire les mêmes livres et en discuter et qui avaient choisi un nom plus qu’improbable pour leur groupe, ont livré avec ce 45 tours un premier morceau de grande classe.

 

    En plus d’une mélodie accrocheuse et d’une rythmique capable de concilier les inconditionnels du dancefloor et les fans de musique indie, « Darts of pleasure » démontre une qualité d’écriture nettement au-dessus de la moyenne, dont témoigne le refrain « Words of love and word so leisured / Words are poisoned darts of pleasure ». Déjà sûr de son fait, le groupe termine le morceau en scandant un couplet absurde en allemand : « Ich heiße Superphantastisch! / Ich trinke Schampus mit Lachsfisch! / Ich heiße Su-per-phan-tas-tisch! » En face B, un excellent morceau, réellement aventureux (et à présent quasiment oublié), sur lequel le groupe réalisait avec brio une piste ambitieuse, où Kapranos livrait avec ironie un portrait des nouveaux riches écossais ("I am the new Scottish gentry").

 

    Quelques mois plus tard, le groupe allait enfoncer le clou avec un nouveau 45 tours, plus explicitement orienté vers la pop (« Take me out »), avant de sortir leur premier album, qui leur fit prendre une dimension encore plus importante.

 

 

 

 

 

Tracklisting :

 

Face A : "Darts Of Pleasure"

Face B : "Shopping For Blood"

 

 

 

 

Vidéos :

 

"Darts Of Pleasure"


 

 

"Shopping For Blood"

 

 

 

 

 

Vinyle :

 

Franz Ferdinand Darts of Pleasure / Shopping for blood

 

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4 septembre 2010 6 04 /09 /septembre /2010 21:24

Thee Oh Sees / Ty Segall The Drag / Maria Stacks

Thee Oh Sees / Ty Segall -
The Drag / Maria Stacks
(Castle Face 2010)

 

 

Voila ce qu'on appelle une belle affiche. Deux des têtes de file de la scène garage de San Francisco s'associent le temps d'un split-single alléchant. Sans surprise c'est Castle Face qui a réussi ce joli coup,  John Dwyer des Oh Sees étant co-propriétaire de ce label, qui a déjà publié le tout premier album de Ty Segall.

 

Pour ce split, les deux artistes s'amusent à reprendre un morceau de l'autre. En face A, les Oh Sees proposent ainsi "The Drag", qu’ils s'approprient avec leur habituelle ferveur psychédélique où les chœurs aigus de Brigid Dawson font merveille. De son côté, Segall retravaille "Maria Stacks", un morceau obscur du canon des Oh Sees, tiré de l'album The Master's Bedroom Is Worth Spending A Night In.

 

Une relecture superbe pour un single qui confirme plusieurs choses : 1.la scène de San Francisco se porte bien. 2. la scène de San Francisco est saine, avec de nombreux groupe qui s'apprécient, collaborent ensemble et tirent tous dans la même direction. Pourvu que ça dure !

 

 

 

 

Tracklisting :

 

Face A : Thee Oh Sees - The Drag

Face B : Ty Segall - Maria Stacks

 

 

 

 

Vinyle :

 

segall oh sees 2

 

segall oh sees

 

 

 

 

 

Ty Segall : tous les disques chroniqués sur PlanetGong

Thee Oh Sees : tous les disques chroniqués sur PlanetGong

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2 septembre 2010 4 02 /09 /septembre /2010 15:48

Awesome Color - Massa Hypnos

Awesome Color

Massa Hypnos

(EcstaticPeace ; 2010)


Ce disque est le troisième album du trio new-yorkais conduit par Michaël Troutman (tous les membres du groupe sont originaires du Michigan, mais sont installés à New-York depuis la fondation d’Awesome Color.L’attaque frontale de guitare sur la première piste de l’album donne le ton : la musique du groupe est délibérément rock : cette attitude no bullshit se retrouve sur l’ensemble du disque. « Transparent » est un morceau efficace, sur lequel le groupe apparaît sûr de son fait. 

 

Le ton goguenard et la voix quelque peu nasillarde de Troutman donnent toute leur mesure sur « Flying »,  la deuxième piste du disque, à la structure plus recherchée. Le chanteur pousse des soupirs lascifs au début de « Oaxaca », sans doute l’une des meilleures chansons de Massa Hypnos. Les compositions sont le plus souvent assez longues, et d’une construction relativement ambitieuse : elles lorgnent du côté du heavy-rock, sans cependant sombrer dans les poncifs du genre (solos interminables, mélodies laissées de côté, etc.). On ressent énormément l’influence des Stooges, comme en témoignent le riff, les envolées de guitare et la rythmique de certaines pistes (en particulier « Oaxaca », mais aussi « Vision »).

 

La frappe de batterie, proprement monolithique sur « Oaxaca », fait place à un jeu un peu plus enlevé sur « White Cloud », d’un style garage et à l’effet plus immédiat que les autres morceaux de l’album – il s’agit aussi de la plus courte chanson de l’album. Globalement, Massa Hypnos est un album solide, bien réalisé, qui présente une musique enregistrée par un groupe qui sait ce qu’il veut faire ; il est seulement regrettable de constater un certain manque de folie global, qui fait qu’on a souvent le sentiment d’écouter un groupe en train de dérouler son rock sans jamais se mettre en danger.

 

 

 

 

 

Liste des chansons :

  1. Transparent *

  2. Flying

  3. Oaxaca *

  4. White Cloud *

  5. Vision

  6. Zombie

  7. Slaughterhouse

  8. IOU

Awesome Color  sur MySpace : www.myspace.com/awesomecolor

 

 

 

 

 

Vidéo :

 

"Transparent"

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