20 janvier 2008 7 20 /01 /janvier /2008 17:33
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Hard-Fi -
Once Upon A Time In The West

(Atlantic 2007)


  Que ceux qui ont aimé en 2005 la pop de supermarché de Hard-Fi se réjouissent, leur groupe favori revient avec la même soupe dans un emballage différent – ou sans emballage plutôt car le groupe vient d’affirmer qu’il a "tué la pochette de disque" avec son album sans visuel intitulé Once Upon A Time In The West. Le monde entier est secoué par cette nouvelle, merci beaucoup. Quelqu'un a-t-il pensé à prévenir le groupe que les Beatles ont déjà fait le coup il y a 40 ans ?

  Minimalistes sur la pochette, Hard-Fi ont plutôt tendance à avoir la main lourde en studio (chœurs féminins, violons horripilants, trompettes de fanfare, écho caverneux…). On tient assurément avec eux un des groupes les plus pompiers du moment. On comprend leur succès auprès du grand public : un morceau comme "Suburban Knights", s’il est dénué de mélodie et multiplie les effets faciles, possède une accroche plaisante dans le refrain. Idéal pour les stades de foot. Le tout reste néanmoins très superficiel et extrêmement répétitif. Le groupe a une formule bien rodée depuis le premier album – cette pop emplie d’écho aux contours dub – qu’il cuisine à toutes les sauces, masquant la vacuité de son propos en modifiant de temps à autre les arrangements des morceaux : une dizaine de violons par ci, des grosses trompettes par là, un synthé au son eighties pour meubler un peu… Le pire morceau dans le genre est sans doute "Little Angel", qu'on vous invite à écouter pour la rigolade.

   Quand le groupe s’essaie à la ballade pleurnicharde, on tombe dans des clichés monumentaux que même Keane n’ont pas osé rééditer dans leur second album. Un truc aussi niais que "Television" devrait être interdit en 2007, d’autant que les paroles de cette chanson (anti-TV waouh !) sont d’une platitude peu commune. Le groupe ne s’arrête pas là et propose d’autres horreurs soi-disant introspectives comme "Tonight", "Help Me Please" ou "The King".

Dans le meilleur des cas, Hard-Fi sonne comme un sous-Kasabian, dans les moments les plus faibles, comme notre pire cauchemar : de la pop britannique prétentieuse et sans fond. A oublier.




Tracklisting :

   1. Suburban Knights
   2. I Shall Overcome
   3. Tonight
   4. Watch Me Fall Apart
   5. I Close My Eyes
   6. Television
   7. Help Me Please
   8. Can't Get Along (Without You)
   9. We Need Love
  10. Little Angel
  11. The King
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23 décembre 2007 7 23 /12 /décembre /2007 14:01

Maximo Park - Our Earthly Pleasures

Maximo Park -
Our Earthly Pleasures

(Warp 2007)


L'Angleterre adore Maximo Park. Leurs tournées sont pleines à craquer, ils jouent sur des grandes scènes lors des festivals, leurs tournées se vendent en vingt minutes, ils passent souvent à la télévision... En France, tout le monde s'en fout, ou presque, et c'est tant mieux. 

On avait fait la moue à l'écoute d'A Certain Trigger, leur premier album braillard, sauvé du naufrage par une paire de singles. Leur deuxième opus coule à pic dès les premières notes de l'insupportable "Girls Who Play Guitar" qui tue l'album d'entrée de jeu. On a tout de suite droit à la formule irritante déjà entendue : un riff de guitare syncopé, le chanteur qui débite son texte sans véritablement chanter, puis un clavier qui prend de l'espace pour masquer le manque de mélodie.

On a vu des journaux respectables s'enflammer pour cet Our Earthly Pleasures. On reste circonspect. Hormis "Our Velocity", single évidemment braillard mais doté d'un pont appréciable – le seul point fort du groupe –, ou encore le jeu d'orgue rigolo de "The Unshockable", peu de choses ici trouvent grâce à nos oreilles. Le synthé (insupportable) a pris de l'importance dans le son du groupe, le chanteur Paul Smith continue à s'égosiller dans des compositions aussi vaines et prévisibles que "Karaoke Plays" (dont le refrain consiste en un type qui gueule devant un mur de guitares), "Your Urge" (la ballade de service) ou "By The Monument" (quel intérêt à ce genre de chanson dégoulinante ?). Parfois Maximo Park essaient des choses différentes, telles que cet outrage glam intitulé "Russian Literature" où toute la caserne de pompiers est conviée à la fête. Le résultat est irrémédiablement identique : flop.

Le pire dans l'histoire, c'est que si on écoute le son du groupe seul, ça sonne plutôt carré, même si ça manque d'imagination. Celui qui achève le groupe est cet individu beuglard qui tente désespérément depuis 2005 de nous faire croire qu'il n'est pas chauve. Il y a deux ans il masquait sa calvitie d'un habile coup de peigne en rabattant une mèche de 15 cm de long d'une oreille à l'autre. Une façon comme un autre de sauver les apparences (les anglais appellent ça combover). En 2007, Paul Smith arbore un chapeau melon enfoncé jusqu'en dessous des sourcils en toutes circonstances, prenant bien soin de garder quelques cheveux longs dans le cou. La classe. Il paraît qu'un nouveau jeu a été inventé lors des concert de Maximo Park : les fans envoient des projectiles vers lui pour faire tomber son chapeau.

On lui pardonnerait ce style étrange si son chant n'était si insupportable. A part son accent geordie qu'on aime beaucoup, rien n'est à garder de ses prestations vocales sur cette galette. Il est encore temps pour lui de faire autre chose que de nous casser les oreilles tous les deux ans. Un album à oublier.



Tracklisting :

01. Girls who play guitars
02. Our velocity  *
03. books from boxes
04. Russian literrature
05. Karaoke plays
06. Your urge
07. The unshockable
08. By the monument
09. Nosebleed
10. A fortnight's time
11. Sandblasted and set free
12. Parisian skies
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4 octobre 2007 4 04 /10 /octobre /2007 09:17

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The Enemy
We’ll Live And Die In These Towns

(Warner 2007)

 

* Préambule *  Régulièrement, l’hebdomadaire britannique NME (New Musical Express) s’enthousiasme pour un groupe médiocre, de façon aussi spectaculaire qu’injustifiée. Il y a quelques années, le lamentable groupe The Music a bénéficié de ce traitement de faveur avant de replonger dans un juste oubli, après deux albums honteux. Cette année, c’est un nouveau groupe, The Enemy (dont l’opportunisme et l’originalité dans le choix du nom laissent encore rêveur), qui a profité de ce matraquage médiatique.
 

    Côté musique, pas grand-chose à dire : une rythmique post-Franz Ferdinand sans imagination, une voix juvénile et nasillarde qui surnage péniblement au-dessus des guitares tout juste assez aiguisées pour éviter de classer le groupe dans la catégorie Rock FM, mais qui restent le plus souvent désespérément inoffensives. Reconnaissons tout de même une qualité à ce disque : placée en quatrième position du disque, la chanson « Had Enough » traduit bien le sentiment de l’auditeur à ce moment de l’album . Néanmoins, professionnalisme oblige, on laisse le disque tourner… On en est vite récompensé : la chanson-titre (pour ceux qui ne suivraient pas, il s’agit de « We’ll live and die in these towns ») résume parfaitement le style du groupe. Le morceau est en effet aussi ambitieux que raté : trompettes, violons, carillons, guitare acoustique, chœurs larmoyants ; rien ne nous sera épargné… La voix baignée d’écho nous balance en sus des paroles de réconfort « we’ll live and die / we’ll live and die in these towns / don’t let it drag you down / don’t let it drag you down ». Nouvel exploit pour le morceau suivant, « You’re not alone », qui parvient à être encore plus mauvais ; on pense à du sous-Kings of Leon qui joueraient une mauvaise chanson, un jour où leur chanteur serait resté coincé dans la salle de bain et où leur batteur aurait été remplacé par une boite à rythme des années 80.

 


    Arrive enfin le single qui a lancé le raz-de-marée médiatique au début de cette année, « It’s Not OK » : le morceau aurait pu être réellement excellent (bon, peut-être pas « excellent », mais en tout cas meilleur que les autres). La chanson est énergique, le riff de guitare intéressant… Pourtant, la production générale (la piste est trop longue, la voix ne ressemble à rien, etc.) et le populisme des paroles (on se souvient d’un Dominic Masters assez doué dans ce domaine) parviennent assez rapidement à rendre ce morceau insupportable. Avec le disque qui avance, il devient de plus en plus difficile de ne pas se lever et l’envoyer par la fenêtre. Les morceaux rivalisent d’inanité : « Technodance Phobia » et « 40 days & 40 nights » sont moins que médiocres ; elles sont mauvaises. Quant à « This song » et à « Happy Birthday Jane », ce sont probablement les ballades les plus gonflantes de l’année. Au second degré pourtant, les paroles du dernier morceau sont extraordinaires et nous rappellent que les chanteurs français ne sont pas les seuls à écrire des textes aussi plats que le dos de la main : « Good Morning Jane, Happy Birthday once again. / What would we do / What would we do without you, without you ? / Wake up, the sun is shining / shining for you / to take all your troubles away just for a day / to take all your troooooubles away just for a dayayayayay / for a dayayayay». Ajoutez à ces textes brillants une voix (au lyrisme à peine exagéré) noyée dans un écho lourdingue, des kilomètres de violons et des chœurs en « whoooooohoooooooo », vous obtiendrez une des pires chansons de l’année (ce qui fait tout de même une bonne raison de l’écouter). 

 
* Conclusion *   The Enemy est un groupe sans âme, qui n’a pas d’autre but que celui de devenir le nouveau U2 ; ceci apparaît particulièrement lamentable pour un groupe qui vient de sortir son premier album, et dont les membres n’ont pas vingt ans. The Enemy est au rock britannique contemporain ce que Offspring est au punk-rock californien : une mauvaise blague qui fatigue.




Liste des chansons :

1. Aggro
2. Away From Here
3. Pressure
4. Had Enough
5. We’ll live and die in these towns
6. You’re not alone
7. It’s not OK
8. Technodance Phobia
9. 40 days and 40 nights
10. This Song
11. Happy Birthday Jane

 

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25 juillet 2007 3 25 /07 /juillet /2007 15:08

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The Polyphonic Spree -

The Fragile Army
(TVT 2007)


    Voici le troisième album de la joyeuse et bordélique troupe emmenée par l’exubérant Tim DeLaughter, dont l’allégresse avait conquis le monde entier (oui, bon, d’accord, peut-être pas le monde entier) avec la sortie du premier LP du groupe (en 2003), The Beginning Stages of The Polyphonic Spree. Quatre ans plus tard, après un second album dont la sortie fut nettement moins remarquée, The Polyphonic Spree nous présente The Fragile Army.

    Bon… Par où commencer ? En réalité, je ne me souviens plus pourquoi j’avais prévu d’écrire une chronique sur ce disque... Un nouveau moment d’égarement, sans aucun doute. Malheureusement, ce n’est pas le fait d’écouter The Fragile Army qui va me faire changer d’avis… Avant de l’écouter, je m’attendais à un disque optimiste, rempli de chœurs aberrants, de piano, de trompettes et de pleins d’autres cuivre, et à des violons en pagaille : il y bien tout ça dans ce disque, en en quantité… Malheureusement, et c’est peut-être le fait de ne pas vivre sur la côte Ouest des Etats-Unis, de ne pas avoir du soleil et du ciel bleu tous les jours, et de ne pas avoir trois millions de dollars sur mon compte en banque, mais ce disque m’a gonflé. Je ne sais pas sur quelle chanson m’attarder en particulier : le disque est passé (très) lentement, et à part une ballade larmoyante au piano, rien ne m’a fait relever la tête.

    Les arrangements des morceaux sont soignés, mais apparaissent plus comme un cache-misère pompeux que comme l’habillage nécessaire à de la musique pop symphonique. Le concert de The Polyphonic Spree auquel j’avais assisté en 2003 était un grand moment : les chansons pleines de bons sentiments et de joie de vivre étaient entraînantes et dynamiques, et le sommet du bonheur collectif était atteint avec la chanson « Have a day ». Aujourd’hui, la dernière chose que j’ai envie de faire, c’est de remettre The Fragile Army sur ma chaîne. Autres temps, autres mœurs.

    Si ce disque vous a plu, que vous pensez que j’ai tort, tous les commentaires enthousiastes que vous pourrez faire sur cet album seront les bienvenus. 






Liste des chansons :

1.    Together we’re heavy
2.    Running Away
3.    Get Up And Go
4.    The Fragile Army
5.    Younger Than Yesterday
6.    We crawl
7.    Oh I Feel Fine
8.    Guaranteed Nightlite
9.    Light To Follow
10.    Watch Us Explode
11.    Overblow Your Nest
12.    The Championship


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28 janvier 2007 7 28 /01 /janvier /2007 11:02


The Cooper Temple Clause -
Make It Your Own

(RCA 2007)

 

  Voila le type même de groupe dont la carrière a été marquée par un phénomène qu'on pourrait qualifier de "syndrome NME". The Cooper Temple Clause, cinq lads de Reading au son hésitant entre shoegazing à la mancunienne et prog lourd aux guitares grossières, sont subitement devenus populaires en 2002, grâce au magazine anglais qui aimait leurs coupes de cheveux et cherchait désespérément une réponse anglaise aux Strokes, White Stripes, Hives, Vines... Cette vague garage qui réveillait le rock'n'roll était alors la cause d'une grande frustration outre-manche : aucun groupe anglais n'émergeant, le NME créa ses propres idoles. Si de cette campagne sortirent des groupes aussi brillants que The Coral et les Libertines, quelques coquilles vides comme The Music ou The Cooper Temple Clause furent célébrés comme les sauveurs du rock anglais.

  Depuis cette époque, les deux albums anecdotiques sortis en 2002 et 2003 (sous les hourras du magazine) prennent la poussière sur des milliers d'étagères. Inutile de dire que le même sort attend ce troisième opus encore moins consistant que les deux précédents. Le son oscille désormais entre Keane ou Placebo pour les ballades (l'electro-pop à vomir de "Connect", le single beuglard "Waiting Game"), Muse dès que les limites du mauvais goût et de la surenchère sont dépassées (l'insupportable stoner pompier de "Homo Sapiens"). On ne retiendra de cet album que la ballade folk "Take Comfort" (malgré sa mélodie pompée sur les couplets d'"I Want You" de Bob Dylan) et peut-être l'ouverture "Damage", qui peut accrocher dans certains moments de faiblesse.

  De l'avis de tous, cet album est sans intérêt. Le NME, qui depuis 2003 a trouvé des idoles plus vendeuses que The Cooper Temple Clause, l'a bien évidemment descendu (phase 2 du syndrome NME), arguant que le groupe aurait perdu son âme avec le départ du fantasque bassiste Didz Hammond pour les Dirty Pretty Things de Carl Barât. Ridicule. Avec ou sans Hammond, The Cooper Temple Clause n'ont jamais été qu'un groupe baggy de deuxième division avec un chanteur singeant pathétiquement Liam Gallagher. Si l'histoire les retiendra pour leur bassiste et une paire de morceaux décents, l'intérêt d'acheter cet album insignifiant est nul.

  Malgré cela, on encouragera grandement le groupe à ne pas lacher le morceau et à continuer de sortir des albums comme celui-ci : il replace les albums d'Oasis, de Kasabian et des Stone Roses dans une certaine perspective et nous rend compte à quel point ils sont bons. Sans mauvais groupes, il n'y en aurait pas de bons. Merci à The Cooper Temple Clause d'exister.

 

 

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16 janvier 2007 2 16 /01 /janvier /2007 20:58

Bloc Party

A Weekend In The City
(V2 2007)

 

   Moins de deux ans après leur Silent Alarm qui avait divisé l'opinion, les londoniens de Bloc Party viennent d'accoucher d'un album-concept qui devrait à nouveau être à l'origine de débats houleux. On s'est souvent désolé ces dernières années de voir des bons groupes se vautrer après un premier album prometteur, Bloc Party avait fait fort en 2005 en produisant le décevant Silent Alarm après une première salve de singles post-punk emballants. Leurs prestations en concert avait par ailleurs achevé de les rendre insupportables. A Weekend In The City est donc l'occasion pour le groupe de Kele Okereke de se rattraper et de justifier pleinement sa flatteuse réputation.

 

   On se rend assez vite compte que l'album repose sur le même équilibre que le précédent, avec un changement notable : le son du groupe est devenu plus étoffé. On est loin de la sobriété de Silent Alarm enregistré au Danemark, on traîne plutôt du côté de Los Angeles avec un mur de son clinquant qui n'est pas sans évoquer U2 ou les Killers par moment – ce qu'on fait de pire en termes de rock'n'roll. "Waiting For The 7.18" aurait pu figurer sur le récent Sam's Town des américains tant il est boursouflé, la plupart des ballades sont prévisibles au point qu'on a l'impression de les avoir écrites ("Kreuzberg" qui se veut contemplative est juste interminable, "I Still Remember" sonne comme du rock pour lycéens californiens, "Uniform" s'emballe à mi-chanson en un truc épique digne de Muse). La plupart du temps, elles ne servent que d'espace libre à un batteur excellent certes, mais plutôt bavard (quand il se fait plaisir avec les rythmes chaloupés de "On", "Where Is Home" entre autres), et s'achèvent en un déluge de larsen systématique.

 

   Rien n'est vraiment surprenant dans ce A Weekend In The City si ce n'est le fait que Bloc Party ont décidé de se muer en groupe de stade. A l'image du morceau "Song For Clay (Disappear Here)", qui doit beaucoup à "New Born" de Muse, ou de "Where Is Home" où de nombreux effets spéciaux font office de cache-misère, le groupe de Kele Okereke fait ce qu'ilpeut pour masquer son manque d'inspiration. Parfois la solution consiste à ressortit des vieilles formules, comme pour "Hunting For Witches" qui est une photocopie d'"Helicopter", un des meilleurs morceaux du premier album. C'est pas mal mais ça sent le réchauffé… Le single "The Prayer", avec ses chœurs indiens, sa rythmique tribale et ses synthés eighties, est remarquable par la quasi-absence de guitare qu'il contient (hormis évidemment le solo de service en fin de chanson) et l'ennui qu'il génère. C'est ici que le concept fait son apparition : A Weekend In The City est censé traiter de la vie citadine londonienne avec plusieurs thèmes forts (attentats, homosexualité, immigration, drogue – un vrai programme électoral). Or, la chronique sociale de Bloc Party n'est guère convaincante, surtout quand elle est desservie par des chansons bancales. Kele Okereke parle de façon ennuyeuse, drôle de façon de boucler la boucle.

 

   On ne doute pas un instant que cet album va connaître un succès massif. On pourrait coller une étiquette sur la pochette "Estampillé FM". Il devrait bien marcher outre-Manche en tous car le style Bloc Party n'est pas sans évoquer aujourd'hui celui de groupes comme les Doves, le genre de truc qui ne marche qu'au Royaume-Uni sans qu'on sache pourquoi. A Weekend In The City ne vaut pas mieux que le dernier Cooper Temple Clause et réussit à être moins bon que Silent Alarm qui, malgré ses défauts, possédait quelques bons moments. Méfiez-vous des mecs qui vont s'enflammer sur cet album et le faire passer pour ce qu'il n'est pas. Ce sont ces mêmes personnes qui essaient de vous refourguer du Killers ou qui tentent de vous faire croire que la nouvelle scène rock parisienne va changer votre vie…

 

 

 

 

 

Tracklisting : 

 1. "Song for Clay (Disappear Here)" — 4:52 
 2. "Hunting for Witches" — 3:33
 3. "Waiting for the 7:18" — 4:18
 4. "The Prayer" — 3:46
 5. "Uniform" — 5:35 
 6. "On" — 4:47 
 7. "Where Is Home?" — 4:56
 8. "Kreuzberg" — 5:31
 9. "I Still Remember" — 4:38
10. "Sunday" — 5:04
11. "SRXT" — 4:50

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5 décembre 2006 2 05 /12 /décembre /2006 17:18

Passe Ton Bac D'Abord! 
(Compilation)

(Suave 2005)

 

 

Point d'orgue d'une année 2005 marquée par l'éclosion de dizaines de groupes punk dans la région parisienne, le festival Passe Ton Bac D'Abord! fut le moment où, dixit Rock&Folk, la jeunesse a pris le pouvoir dans la scène rock française. Si on commence à voir les effets de cette vague dans les rayons des disquaires avec l'excellent album des Hushpuppies et les singles de The Naast ou The Parisians, le disque censé immortaliser cette soirée fondatrice se révèle d'une rare indigence.

 

En premier lieu, le son digne d'un mauvais pirate – sans le discours du voisin bavard néanmoins – nous pousse à nous demander si Patrick Eudeline a sauvé ce qu'il pouvait d'une bouillie inconsistante ou a lui-même sabordé la production. On lui accorde le bénéfice du doute et on penche pour la première proposition.


Le second problème concerne les groupes eux-mêmes. Quand ils ne sont pas tout simplement mauvais (comme les infâmes Audition qui ressemblent à peu près à notre pire cauchemar mis sur bande avec leur "Femme Au Foyer" aux rimes CM2, ou les Pravda qui possèdent une vocaliste à la diction étrange et aux textes affligeants qui coule à elle seule son excellent groupe), le son inégal de leurs prestations stérilise leur rock en reléguant les guitares au troisième plan.


Ainsi, l'amusant "Besoin De Rien" des Hellboys de Nicola Ungemuth perd beaucoup de sa saveur ici, tandis que "En Corps" des Violett ne ressemble à rien – on a du mal à dire si la chanson est vraiment aussi mauvaise qu'elle laisse entendre.


Parfois aussi, la faute vient des groupes qui ratent leur prestation de façon spectaculaire. Les Naast, dont il s'agit de la première trace discographique, se plantent méchamment sur "Don't Look Back" des Remains. Leur version molle du genou et hésitante est à oublier. On ne sait pas non plus quelle mouche a piqué les excellents Second Sex quand ils ont décidé de chanter une chanson intitulée "Cowabunga" dédiée aux Tortues Ninja© (extrait choisi : "je suis une tortue ninja/cowabunga/putain j'ai envie de pizza/cowabunga"). Heureusement que les gaillards se rattrapent ensuite avec "Feelin' Alright", un morceau punk sous influence Heartbreakers aux paroles simplistes mais non dénué d'une certaine classe.

 

Les satisfactions ici sont plutôt rares en fait. Les Parisians envoient un "Got To Go" correct tandis que les Hushpuppies cassent la baraque avec leur extraordinaire "Hushpuppies". Notre moment préféré ici reste quand même l'annonce inaugurale de Phillippe Manœuvre qui s'étrangle d'émotion : "Le groupe qui arrive a trouvé la solution, ils ont un nom que tout le monde va retenir : SECOND SEX!!!". Très drôle.

 

Arrivé à cet instant de la chronique, il nous faut évoquer le cas Patrick Eudeline. L'homme, dont on apprécie la mauvaise foi et le panache dans ses chroniques de Rock&Folk, s'octroie une place de choix dans la compilation en occupant les deux dernières pistes en tant qu'interprête. Le chanteur, que certains taxent d'être le poseur ultime, assume son personnage à 200% en entamant un "Excuse-moi partenaire" de balloche. Entre le son de synthé digne de Charly Oleg et la voix hésitante d'un vocaliste qui cabotine plus que Jacques Balutin dans une pub Polydent, on a parfois du mal à retenir son rire. Un grand moment de surréalisme.


La disque s'achève sur "Polly Magoo", hymne d'Eudeline avec son groupe Asphalt Jungle dans les années punk. On a bien du mal à reconnaître cet excellent morceau ici mais il permet à son auteur de faire une sortie digne de cet album raté.

 

On recommandera donc à quiconque s'intéresse aux niveaux groupes français et dévore chaque mois les pages "Busty Theory" de Rock&Folk avec envie (il y en a...) d'aller trainer vers les pages MySpace des groupes les plus intéressants de cette scène (Naast, Hushpuppies, Shades, Second Sex, Parisians) ou de se procurer la compilation Paris Calling plutôt que de s'embarrasser de ce disque sans intérêt. 

 

 

 


Tracklisting :


1  Cowabunga - Second sex

2  Feelin' allright - Second sex   *
3  I've got to go - The Parisians
4  Femme au foyer - Audition
5  Hush puppies - HushPuppies   *
6  Tu es à l'ouest - Pravda
7  Besoin de rien - The Hellboys
8  En corps - Violett
9  Entre dans mon ventre - Violett
10  Don't look back - The Naast
11  Excuse-moi partenaire - Patrick Eudeline
12  Poly Ma900 - Patrick Eudeline

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25 octobre 2006 3 25 /10 /octobre /2006 14:25

The Killers -

Sam's Town
(Mercury 2006)

 

  Le nouvel album des Killers est arrivé! Pubs géantes, matraquage radio et télé... difficile d'y échapper en ce moment. On doit avouer qu'on est surpris de l'engouement médiatique et des moyens mis en oeuvre par leur maison de disques pour promouvoir ce Sam's Town boursouflé et fatigant.

  Il est vrai que Hot Fuss avait très bien marché en 2004 avec ses singles qui passaient dans les publicités ("Mr. Brightside", "Somebody Told Me") et a donné une stature internationale à ce groupe dont le manque d'originalité n'a d'égal que sa grandiloquence. Après l'éclosion d'une certaine scène, on croyait l'affaire oubliée... et voila qu'on se fait à nouveau agresser dès qu'on sort de chez soi par cet abominable son de synthé et ces chansons criardes. Merde. Sommes-nous les seuls à trouver le single "When You Were Young" insupportable? Apparemment oui... ce truc est numéro un dans plein de pays.

  Pour tenter de perder le mystère des Killers, nous avons décidé de faire un acte relevant du masochisme : écouter Sam's Town dans son intégralité. Pour ce faire, on a pris toutes nos précautions en préparant un kit de survie constitué à base  de Dirtbombs en cas de trouble neurologique. Dans l'éventualité d'une perte de conscience, un exemplaire de Flying Teapot de Gong a été mis de côté. Un accident est vite arrivé et on connait la nocivité de la musique des années 80 sur le systême nerveux humain.

  Une fois notre bazar prêt, on s'est lancé sans filet. On savait pourtant à quoi on s'attendait. On avait été déjà horrifié par la new wave à la U2 de leur premier album. Il y a peu, des déclarations du chanteur Brendon Flowers faisaient état d'influences nouvelles dans le son du groupe, notamment Bruce Springsteen (le culturiste des années 80, pas le folkeux dylanien barbu des débuts). L'équation fait peur : U2 + Bruce / 2 = de quoi horrifier les mélomanes.

  Après une heure pénible de torture auditive, on ne cache pas que ce disque ne reviendra pas souvent sur notre platine (ou alors calé entre un Patrick Sebastien et un Michel Sardou un soir de réveillon à 4h du matin). L'évolution par rapport à Hot Fuss est minime et concerne surtout la production sonore. Le groupe a du pognon, il s'est payé un gros mur de son encore plus opaque que les comptes de la Ville de Paris. Ainsi gonflée à l'hélium, la baudruche Killers peut s'envoler sans avoir peur de dévoiler ses mélodies faméliques, bien cachées  derrière les couches de synthé et de guitare. Les chansons sont lourdingues, possèdent le plus mauvais son de synthétiseur entendu depuis longtemps (on pense notamment au Bontempi de supermarché de "Bones", le genre de truc qu'on  pensait n'entendre que dans les productions musicales estampillées TF1 ou AB Productions)  et sont interprétées avec un lyrisme pathétique. On ne parlera pas des paroles par bonté d'âme tant elles accumulent les clichés.

  L'homme du disque est sans aucun doute le charismatique Brandon Flowers, chanteur au lyrisme forcé qui réussit à se rendre encore plus insupportable que son modèle irlandais à mullet. Plus théatral que jamais et arborant une moustache magnifique depuis qu'il a abandonné sa veste à paillettes rose (en fait tout le groupe semble sorti tout droit du vidéo-clip de "We Are The World"), il singe Bono de son mieux tout en nous régalant de sa maestria au clavier, du pas entendu depuis Véronique Sanson.

  On a beau y faire, on a écouté le truc plusieurs fois, au point même qu'on en a usé notre copie d'Ultraglide In Black de survie, Sam's Town est inaudible. Rien que la chanson-titre qu'on se farcit en ouverture fait saigner du nez dès qu'on la passe. On passe pas loin de la rupture d'anévrisme à chaque écoute. Il faut dire que l'intro au synthé et la rythmique europop de ce morceau taillé pour les dancefloors déclenchent une crise d'angoisse carabinée (ou l'hilarité, c'est selon). Le cabotinage de Flowers qui se déchaîne dans les couplets rajoute une couche avant un des refrains les plus braillards depuis le dernier U2. Ces mecs y croient à mort, ils sont en roue libre. 

  Le single "When You Were Young" peu après propose un autre abîme. essayez de la chanter sous la douche, vous vous rendrez à quel point ce morceau est ridicule : "when you...were YOUUUUUUUUUNG!!!". Les choeurs à trente secondes de la fin finissent d'achever l'auditeur et soulèvent une question : est-ce du second degré? Cette théorie ne paraît pas si ridicule qu'elle en a l'air... Comment expliquer autrement cette partie de synthé pouet-pouet inspirée d'Orchestral Manoeuvres In The Dark sur "Bling (Confessions Of A King)" ou cette paire de morceaux qu'on croirait tout droit sortie d'un album de Queen des années 80, "Bones" et "Bones"? Quand un groupe atteint de tels sommets de mauvais goût, on arrive dans un zone qui flirte entre le génie total et la daube ultime. Reste à savoir quel était l'objectif des très sérieux Killers en premier lieu (on a notre idée sur la question). 

  Après tel feu d'artifice, on passera vite sur le groove laborieux de "Uncle Jonny", les déraillements de la ballade sentimentale ratée "My List" et la variétoche de "Why Do I Keep Counting" qui ne sont pas assez mauvais pour être drôles. Heureusement, aucun bon morceau n'est à déplorer et rien ne vient nous faire regretter quoi que ce soit. L'honneur est sauf.

  Sam's Town est un album d'une homogénéité remarquable, dont le niveau est constant du début à la fin, et qui remporte un succès public considérable. Tant mieux pour les Killers, tant pis pour leurs fans. Si vous voulez rigoler 5 minutes, allez écouter ce truc sur une borne audio en magasin, si vous avez envie d'écouter de la vraie musique, passez votre tour. N'allez pas plomber votre budget disques d'un achat que vous regretteriez.

 

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15 août 2006 2 15 /08 /août /2006 13:15

Muse

Muse -
Black Holes & Revelations

(WEA 2006)


Sans vouloir faire de mauvais jeux de mots, il faut savoir que de Showbiz à Absolution, la discographie de Muse a toujours représenté pour PlanetGong un trou noir, un vide sidéral et sidérant. Si on a compris pourquoi le lyrisme forcé de Matthew Bellamy, les arpèges verbeux de ce guitariste qui croit avoir compris tout Bach, et les grosses cordes de ces pompiers qui s'ignorent ont conquis un certain public (les métalleux fans de Queen et ceux qui n'ont rien compris à Radiohead), on a toujours apprécié que la presse rock de qualité remette les choses à leur place en renvoyant Muse à leurs études.

 

Une étrange volte-face vient pourtant de se produire : au lendemain d'une prestation remarquée au festival de Glastonbury, des ventes supersoniques de l'album Absolution, et par une étrange opération du saint esprit, Muse est devenu officiellement cool. Leur nouvel album est ainsi arrivé dans un climat d'impatience, entouré d'une hype démesurée. Les chroniques n'ont alors pas manqué d'être enthousiastes, tout le monde s'accordant à trouver Black Holes And Revelations exceptionnel, fans de toujours comme ex-ennemis jurés, du NME à Rock&Folk.


Une telle unanimité nous a donc incité à revoir notre jugement sur Muse et à essayer d'écouter ce nouvel opus avec des oreilles vierges de tout préjugé – chose difficile, après des années passées à éviter de s'encrasser les oreilles avec leur musique alors qu'on avait mieux à écouter – pour peut-être être frappé par la révélation mentionnée dans le titre. Du trou noir à la révélation? Si l'album est bon, on applaudira le choix de ce titre clairvoyant…

 

La première approche se fera par le biais du single "Supermassive Black Hole" sur lequel on est tombé au détour d'un zapping nocturne. Ehontément commercial, on y voit le groupe entrer dans le territoire dangereux de la pop creuse des girls band britanniques et du funk laborieux des clones de Prince. Un pari risqué. La chanson est loin d'être mauvaise mais le falsetto irrite et les coups de marteau maladroits des guitares manquent de finesse. Muse auraient mieux fait d'écouter Midnite Vultures de Beck avant de se lancer dans telle entreprise funk. Au lieu de sonner audacieux et avant-gardiste, le groupe se situe à mi-chemin entre les Pussycat Dolls et Justin Timberlake. Premier trou noir, supermassif de surcroît.

 

L'album en lui-même s'avère aussi décevant. La révolution sonique suggérée par les chroniques dithyrambiques de la presse n'existe pas. Muse a gonflé son son aux stéroïdes en montant le son de la basse et en mettant deux ou trois blip-blips. Pas de quoi balancer ses Kraftwerk au placard. Ce qui devrait sonner futuriste semble surtout très marqué par ses influences. Certains morceaux, à l'image de l'introduction "Take A Bow" évoquent un croisement improbable entre Walter Carlos et le générique de Capitaine Flam. Poursuivant la logique putassière entamée par un single destiné aux masses, Muse n'hésite pas à se vautrer dans des territoires nouveaux pour attirer le fan de passage, comme la ballade de service "Soldier's Poem", le gros métal baveux d'"Assassin" ou le krautrock raté de "Map Of The Problematique" en témoignent. Quant à "Exo-Politics", on a l'impression avec lui qu'un morceau des Killers a été inséré par erreur dans le listing de l'album.

 

Heureusement – ou malheureusement pour quiconque aurait envie de descendre cet album avec mauvaise foi – tout n'est pas mauvais sur ce disque destiné à prendre la poussière sur l'étagère. Sur une paire de morceaux où Bellamy réussit à contenir ses envies d'opéra, Muse sonne pertinent, comme sur ce "Starlight" sympathique, qui fait sourire grâce à un pasasge blip-blip qui reste en tête, ou ce "City Of Delusion" d'inspiration hispanique. C'est peu… Trop de chansons boiteuses pourissent cet album surcôté. La marche militaire d'"Invincible" qui se termine façon Queen achève d'écoeurer l'auditeur neutre, et le slow de la mort à l'intro surf-rock ratée de "Hoodoo" est vertigineux de niaiserie et de prétention.

 

Après plusieurs écoutes successives, après avoir laissé le disque de côté pour y revenir avec un état d'esprit frais, rien n'y fait. Black Holes And Revelations tient plus du trou noir que des révélations et se place dans la droite lignée de ses prédécesseurs. Un album chiant parmi tant d'autres dans la discographie de Muse, qui ne se démarque des autres que par son mercantilisme grossier et sa tentative – manquée - de sonner "énorme". Cela valait-il la peine d'en parler autant?

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1 août 2006 2 01 /08 /août /2006 12:38

Red Hot Chili Peppers -
Stadium Arcanium

(Warner 2006)

 

Pochette moche, titre ridicule, double album pour une bagatelle de 28 chansons... et la sensation d'avoir entendu ce disque des dizaines de fois dès la première écoute. On a l'impression d'enfiler une vieille chaussette... et elle pue des pieds.

 

Oubliez l'image - je n'essaierai plus d'en faire, promis -, le problème de ce disque est celui d'un groupe qui a concocté une formule gagnante aux alentours de 1994-96 (la charnière Blood Sugar Sex Magic - One Hot Minute, soit il y a plus de dix ans) et qui n'en a jamais dévié. Pas question de toucher à la poule aux oeufs d'or. Californication, By The Way et maintenant Stadium Arcadium... autant d'albums jumeaux blindés de ballades chiantes taillées pour radios FM et stades de foot, remplis jusqu'à la gueule de morceaux rock funky au groove pataud et éculé.

 

A l'image des Stones ou d'Oasis, les Red Hot Chili Peppers sont aujourd'hui figés dans leur image et leur son, totalement inoffensifs, se contentant simplement de gérer leur patrimoine en satisfaisant une fanbase qui leur pardonne tout, faisant risette aux stadios de radio qui croient flirter avec le danger en programmant le funk mou de "Dani California" entre un Shakira et un Benabar.

 

Les Red Hot sont morts quand ils ont formaté leur fusion funk-rock pour entrer dans le mainstream au milieu des années 90. Ce Stadium Arcanium long et insipide essaie de vendre de la rebellion et du rock en boite de conserve dans les supermarchés. Le vrai amateur de rock aux oreilles ouvertes et ne préchant pour aucune chapelle ira voir autre part...

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