LE RENOUVEAU DU ROCK ANGLAIS
Alors qu'on attribue aux Strokes et aux White Stripes le réveil du rock qui a redonné l'envie à des millions de kids de se mettre à la guitare et d'écumer les salles de concert en portant des Converse, les Libertines ont, en 2002, semé les graines d'une révolution durable au sein du royaume d'Albion.
La scène rock britannique est en train de retrouver l'effervescence de ses périodes les plus glorieuses (la british invasion sixties, la scène punk-new wave de la fin des années 70 et la britpop des années 90).
Dans la foulée des Libertines, Franz Ferdinand, Kaiser Chiefs, Razorlight, Zutons ont caracolé en tête des charts des deux dernières années, ouvrant la voie à une nouvelle vague ? un tsunami plutôt ? de groupes, prêts à déferler sur le monde.
PlanetGong a vu tous ces groupes à Londres cette année, de concerts en avant-premières, de clubs souterrains en boites branchées, et a fait son tri. On en a vu certains progresser, d'autres devenir énormes, d'autres aussi sombrer dans un anonymat parfois immérité. Une chose est sûre : il y a du talent à profusion.
3. L'avenir
The Horrors
Echappés d'un film de Tim Burton, fidèles héritiers des Cramps, ces adeptes de Jack L'Eventreur et de Lord Rochester polarisent l'opinion. On les aime ou on les déteste. PlanetGong adore le punk garage sombre et malsain de ces jeunes londoniens (qu'il ne faut pas confondre avec un groupe US homonyme qui sévit sur le label In The Red). Les protégés de Neils Children ont désormais acquis une plus grande notoriété que leurs grands frères. Goth power!
The Horrors - Sheena Is A Parasite
The View
Ce jeune groupe écossais de Dundee s'est fait repérer en assurant la première partie de Babyshambles et vient de créer la sensation outre-manche en plaçant son "Wasted Little DJ" en quinzième place des charts. The View ont pour eux l'énergie de leur jeunesse et une poignée de chansons efficaces. Impossible de ne pas succomber à leur charme candide.
The Long Blondes
La scène de Leeds n'en finit pas de déferler sur l'Angleterre. The Long Blondes - sorte de croisement entre Blondie et les Yeah Yeah Yeahs - ont aujourd'hui les faveurs de la presse londonienne avide des phénomènes de mode. Ils possèdent en Kate Jackson une chanteuse charismatique appelée à devenir l'icone sexy et fashion de la nouvelle scène rock. Un groupe surprenant en adéquation avec son époque.
The Long Blondes - Separated By Motorways
The Fratellis
Ce groupe écossais a surpris en attirant une des plus grandes foules du festival urbain du Camden Crawl (Londres) alors qu'il n'avait sorti qu'un seul EP. Le punk aux mélodies alambiquées de ce power trio mené par un sosie de Marc Bolan (tant au niveau facial qu'au niveau vocal) rappelle The Jam et, immanquablement, T-Rex. Glam is back.
The Fratellis - Henrietta
Larrikin Love
Le groupe le plus coloré du moment propose un ska-reggae haut en énergie centré autour d'un chanteur charismatique, au visage angélique et à la dégaine de pantin désarticulé. Le son de ce groupe très particulier laisse autant de place au folk-rock qu'à des sonorités orientales et des éléments de balloche. Surprenant.
The Bishops
Deux frères jumeaux habillé façon Beatles 63' et un batteur écossais hirsute forment ce jeune groupe power-pop rétro. On ignore encore si ce groupe saura transcender sa formule mais ses prestations scéniques (plus que ses enregistrements sur disque plutôt décevants au regard de leur son brut live) augurent néanmoins d'un avenir radieux.
The Bishops - Higher Now
The Holloways
Membres éminents du fameux "Thames Beat" imaginé par le NME (un courant musical du sud-ouest de Londres qui incluerait The Holloways, Larrikin Love et Mystery Jets notamment), The Holloways proposent un punk-ska festif et coloré qui en ont fait les chouchous du public des clubs branchés londoniens. On voit régulièrement leur violoniste s'inviter aux concerts de Larrikin Love ou Babyshambles, démontrant ainsi l'unité de la scène musicale de Londres.
Metro Riots
Parmi la multitude de groupes ska, punk et art-rock, Metro Riots font figure d'exception. Leur blues-rock les rapproche plus des groupes garages américains de Detroit ou San Francisco. Le chanteur Damo est une des figures de l'underground londonien et vient parfois poser son harmonica dans les rappels de Dirty Pretty Things.
Humanzi
Fuzz, mur de guitares, new-wave et garage-rock sont les mamelles de ce groupe au son gigantesque en concert. Humanzi perdent un peu de leur puissance sur vinyle mais n'en demeurent pas moins un excellent groupe.
The Pigeon Detectives
Ce jeune groupe (de Leeds encore!) composé de musiciens aux gueules cartoonesques s'est fait remarquer grace à la qualité de son punk-rock et à la gouaille de son chanteur qui apostrophe le public et le provoque jusqu'à l'écoeurement. Jeunes et doués, Pigeon Detectives ont une paire de compos qui nous laissent penser qu'ils ne seront pas qu'un groupe punk parmi tant d'autres.
Switches
Switches apportent avec The Fratellis les prémices d'un retour bienvenu du glam, des paillettes et des gros riffs dansants dans la scène rock britannique. Les compositions magnifiques de ce groupe frappent par leur immédiateté et leur groove contagieux. Un feu d'artifices rock'n'roll.
Vincent Vincent & The Villains
On est frappé par l'incroyable richesse du nouveau rock anglais. Tous les mouvements – même les plus mauvais – se voient réhabilités, tel le hair-métal avec Towers Of London ou le rock progressif avec Mystery Jets. The Villains et leur frontman gominé remettent le rockabilly fifties au goût du jour avec un certain brio. Brian Setzer a trouvé à qui parler.
Little Man Tate
Au milieu de tous les clones fades et peu inspirés des Libertines ou des Rakes, certains réussissent à tirer leur épingle du jeu par la singularité de leur son ou de leurs chansons. Chez Little Man Tate, c'est la voix intrigante du chanteur qui nous a surpris en premier lieu. Un peu comme si Ian Curtis chantait des chansons gaies avec un groupe pop-rock. Little Man Tate surprend.
The Romance
On a découvert The Romance un soir de février en première partie de Babyshambles à la Rhythm Factory et on a su dès lors qu'on avait affaire à un groupe en devenir. Aucun single n'est encore sorti, aucun clip n'a été tourné… combien de temps les maisons de disque resteront-elles sourdes au talent de cet excellent groupe punk?
The Longcut
Ce trio, qui joue un space-rock planant et trippant, a la particularité de posséder un batteur qui commence ses morceaux debout au micro et les termine assis en martelant ses futs. Déroutant, et souvent génial.
Ecoutez tous les groupes de la nouvelle scène anglaise sur RadioGong