6 février 2008
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07:24
Sebastien Tellier -
Sexuality
(Record Makers 2008)
(Record Makers 2008)
On aurait dû s'en douter. Déjà le clip de "Sexual Sportswear" intriguait et ne laissait rien présager de bon. Si on aime Jean-Michel Jarre, c'est avant tout par nostalgie du début des années 80 – quand on était haut comme trois pommes, que nos parents nous disaient des conneries sur l'an 2000 et que le mot synthétiseur était synonyme de coolitude ultime. Sebastien Tellier et Guy-Manuel de Homem-Christo (une moitié de Daft Punk, sans doute Daft) sont de cette génération là aussi, sauf qu'ils ont poussé l'hommage assez loin avec Sexuality en allant ressortir des sons qu'on n'avait plus l'habitude d'entendre autre-part que sur les génériques de vieilles émissions de FR3.
Après avoir épuré son répertoire à l'extrême avec ses Sessions, Tellier a décidé développer sa face la plus synthétique – celle qui nous faisait déjà grincer des dents sur Politics – et de laisser parler sa libido sur onze chansons tournant au tour du thème éternel du cul. Un Giorgio Moroder à la française en somme, sans groove disco mais avec des bouts de Gainsbourg pour l'aspect "obsédé affirmatif sexuel" et de Claude Challe pour l'ambiance lounge.
Sexuality est une réelle déception. Tellier se perd souvent dans un romantisme surjoué ("Pomme", "Elle"), qui devient vaseux quand il est chanté en français ("L'amour et la violence"). L'album manque avant tout de mélodies saisissantes, on s'ennuie souvent durant ces longues plages où rien où presque ne se passe ("Look", "Une Heure") dans une ambiance à mi-chemin entre Alan Parson's Project et mauvais pastiche de musique de films érotiques des années 80. Si au moins Tellier avait atteint le kitch de ces BO délicieuses, il y aurait matière à rigoler. Or, tout cela séduit peu. Sur "Manty" il nous refait "Boomerang" de Gainsbourg, quant à "Fingers Of Steel" sa mélodie ressemble énormément à celle de "Food For Thoughts" de UB40. C'est parfois tellement mauvais qu'on s'attend à entendre l'accent franchouillard de Jean-Benoît Dunckel débouler au coin du bois.
Sexuality paraît souvent prétentieux et ne laisse que peu paraître l'humour subtil de son auteur. Pire encore, l'album de Tellier n'est jamais sexy, ce qui est un comble, et ce ne sont pas les navrants cris orgasmiques sur "Kilometer" qui vont y changer quoi que ce soit (d'autant que Gainsbourg nous a fait le coup il y a quarante ans sur "Je T'aime Moi Non Plus") … A côté de n'importe quel album de Curtis Mayfield, il paraît même frigide.
Comme d'habitude, Tellier est à son meilleur quand il joue la carte du panache et du je m'en-foutisme feint. Ainsi, les morceaux les plus réussis ici sont sans doute "Divine", un pastiche des Beach Boys période "Kokomo" ou l'ouverture "Roche" avec ses paroles aberrantes (on ne peut pas dire du mal d'une chanson qui parle de vin chaud). Le single "Sexual Sportswear" demeure finalement le meilleur moment de l'album, avec son ambiance Oxygène / Thalassa (rayer la mention inutile). Un morceau planant dans la grande tradition seventies, qui serait passé tout a fait inaperçu il y a trente ans mais qui s'avère finalement rafraîchissant en ces temps où la pop ronronne (alors que le rock'n'roll se porte bien , merci). C'est maigre.
Après avoir épuré son répertoire à l'extrême avec ses Sessions, Tellier a décidé développer sa face la plus synthétique – celle qui nous faisait déjà grincer des dents sur Politics – et de laisser parler sa libido sur onze chansons tournant au tour du thème éternel du cul. Un Giorgio Moroder à la française en somme, sans groove disco mais avec des bouts de Gainsbourg pour l'aspect "obsédé affirmatif sexuel" et de Claude Challe pour l'ambiance lounge.
Sexuality est une réelle déception. Tellier se perd souvent dans un romantisme surjoué ("Pomme", "Elle"), qui devient vaseux quand il est chanté en français ("L'amour et la violence"). L'album manque avant tout de mélodies saisissantes, on s'ennuie souvent durant ces longues plages où rien où presque ne se passe ("Look", "Une Heure") dans une ambiance à mi-chemin entre Alan Parson's Project et mauvais pastiche de musique de films érotiques des années 80. Si au moins Tellier avait atteint le kitch de ces BO délicieuses, il y aurait matière à rigoler. Or, tout cela séduit peu. Sur "Manty" il nous refait "Boomerang" de Gainsbourg, quant à "Fingers Of Steel" sa mélodie ressemble énormément à celle de "Food For Thoughts" de UB40. C'est parfois tellement mauvais qu'on s'attend à entendre l'accent franchouillard de Jean-Benoît Dunckel débouler au coin du bois.
Sexuality paraît souvent prétentieux et ne laisse que peu paraître l'humour subtil de son auteur. Pire encore, l'album de Tellier n'est jamais sexy, ce qui est un comble, et ce ne sont pas les navrants cris orgasmiques sur "Kilometer" qui vont y changer quoi que ce soit (d'autant que Gainsbourg nous a fait le coup il y a quarante ans sur "Je T'aime Moi Non Plus") … A côté de n'importe quel album de Curtis Mayfield, il paraît même frigide.
Comme d'habitude, Tellier est à son meilleur quand il joue la carte du panache et du je m'en-foutisme feint. Ainsi, les morceaux les plus réussis ici sont sans doute "Divine", un pastiche des Beach Boys période "Kokomo" ou l'ouverture "Roche" avec ses paroles aberrantes (on ne peut pas dire du mal d'une chanson qui parle de vin chaud). Le single "Sexual Sportswear" demeure finalement le meilleur moment de l'album, avec son ambiance Oxygène / Thalassa (rayer la mention inutile). Un morceau planant dans la grande tradition seventies, qui serait passé tout a fait inaperçu il y a trente ans mais qui s'avère finalement rafraîchissant en ces temps où la pop ronronne (alors que le rock'n'roll se porte bien , merci). C'est maigre.
Tracklisting :
1. Roche *
2. Kilometer
3. Look
4. Divine *
5. Pomme
6. Une Heure
7. Sexual Sportswear *
8. Elle
9. Fingers Of Steel
10. Manty
11. L'Amour Et La Violence
Pour écouter cet album, c'est ici : www.deezer.com/#music/album/69175
Vidéos :
"Roche"
"Sexual Sportswear"
"Divine"
"L'amour et la violence"